par Christian Vanneste
Lorsque le bavardage politicien abuse d’un mot, il faut immédiatement mettre en éveil le soupçon que l’abus du mot cache l’absence de la réalité qu’il désigne.
Le nom de la rose peut dissimuler la disparition de la chose, le mot de transparence servir d’écran au brouillard qui enveloppe le microcosme politique.
L’animal qui est le plus proche des politiciens est la seiche. Cette bête n’est pas courageuse. Elle préfère la fuite au combat. Mais pour voiler sa retraite, elle jette son encre.
C’est ainsi que le grand public est tenu à l’écart des jeux politiques. Chacun des vecteurs de l’information se retourne plus ou moins volontairement pour devenir un écran de fumée qui épaissit le mystère.
Dans une démocratie représentative, ce sont les parlementaires qui doivent servir de relais entre le citoyen et le pouvoir, informer le second des souhaits et des frustrations du premier, et éclairer le premier sur les intentions et les décisions du second.
Dans notre pays, le pouvoir législatif est aux ordres, sauf dans le cas devenu très improbable d’une cohabitation. Même alors, le pouvoir est à Matignon au lieu de l’Elysée, jamais à l’Assemblée, ni au Sénat.
Les conseillers, les visiteurs du soir, les antichambres jouissent d’une « écoute » plus importante que les élus du peuple et les chambres où ils siègent.
- Quelle est la légitimité d’un BHL ?
- Quel rôle a-t-il joué dans l’intervention française en Libye ?
- Quelle a été la nature des relations entre le dictateur libyen et le Président de la République ?
La même question se pose à propos de Bernard Tapie.
L’affaire Buisson nous a au moins appris que ni le Président ni ses conseillers ne nourrissent d’estime pour les Ministres de la République.
Mais cette révélation a été faite par qui et dans quelle intention ?
L’Assemblée veut évidemment sauver les apparences.
Elle sort son sabre de bois : la Commission d’Enquête. C’est risible.
Cahuzac n’a rien dit à ses anciens collègues en se réfugiant derrière le risque d’interférence avec la procédure judiciaire.
Une mascarade, aux dires d’un député de l’opposition.
Et quand l’Assemblée enquête sur la Justice et que les parlementaires se déguisent en juges pour tirer les conclusions de la catastrophe judiciaire d’Outreau, qu’en sort-il ? Une réforme typique des majorités de « droite »: quelques mesurettes sur la détention provisoire, la garde à vue et la collégialité des magistrats, sans s’assurer des moyens nécessaires à leur mise en oeuvre.
Pas de réforme structurelle de la procédure.
Certains ont même contesté cette Commission qui aurait porté atteinte à la séparation des pouvoirs. Comme s’il n’appartenait pas au pouvoir législatif de voter les lois qui organisent l’autorité judiciaire et définissent les buts et les modalités de son action ! Il est vrai que beaucoup d’élus ont toutes les raisons de craindre et de respecter les magistrats…
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