Ukraine: "Le nationalisme, c'est la guerre"
Chaque génération croit que l'Histoire a commencé le jour de sa naissance.
L'Histoire est tragique, et ce qui se passe aujourd'hui non loin des portes de l'Europe en est une nouvelle preuve. La paix n'est pas un état naturel pour l'espèce humaine. Au contraire, c'est une victoire sur elle-même.
Les démons à l'oeuvre en Crimée, sur fond de guerre des nerfs et de bruits de bottes, sont bien identifiables. C'est l'hubris impérial de Vladimir Poutine, qui ne souffre plus les nouvelles pulsions nationalistes du gouvernement de Kiev, au détriment de la langue russe. Voilà qui nous ramène à la vérité du monde.
Le bisounoursisme, nouvelle idéologie occidentale, voudrait nous faire croire que nos lendemains seront radieux et que le temps des guerres est derrière nous. La bien-pensance nous a expliqué pendant des années qu'il n'y avait pas de choc des civilisations. Puisse-t-elle au moins reconnaître qu'il y a de temps en temps un choc des nations.
C'est une exacerbation des passions nationalistes qui, en 1914, par un mécanisme de cause à effet, nous mena à la Première Guerre mondiale, avant que la plupart des gouvernants de l'époque aient même pu comprendre ce qui leur arrivait. De fil en aiguille, si l'on ose dire, l'assassinat d'un archiduc autrichien à Sarajevo a fini par provoquer la mort de 20 millions de personnes, militaires ou civiles.
"Le nationalisme, c'est la guerre." Tel fut le message ultime deFrançois Mitterrand dans son dernier discours de président, à Berlin, alors que, cerné par la mort, il tenait à peine debout. Certes, les frontières nous rassurent : il est aussi dangereux de vouloir les supprimer que d'en changer le tracé, comme M. Poutine souhaite le faire. Mais on ne saurait faire des barbelés ou des lignes de démarcation l'alpha et l'oméga de la géopolitique.
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