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lunes, 3 de marzo de 2014

Quaerere Deum, "chercher Dieu": "je pense que nous voyons le monde à travers deux prismes très occidentalo-centrés : la modernité philosophique et l’athéisme. "


Guillaume de Prémare : "Chercher Dieu prime sur l'ouverture au monde"

En posant la question "L'Eglise cherche-t-elle vraiment Dieu ?" sur Radio espérance, la semaine dernière, Guillaume de Prémare en a dérangé plus d'un.

L'ancien président de la Manif pour tous précise sa pensée sur l'ouverture de l'Eglise au monde dans sa toute dernière chronique :

"Le discours ecclesial a beaucoup tourné depuis cinquante ans autour de notions comme l’ouverture au monde, le dialogue avec le monde, la présence au monde. Si maintenant j’oppose à cela les notions d’ouverture à Dieu, de dialogue avec Dieu et de présence à Dieu, vous admettrez peut-être avec moi que c’est un renversement de perspective. Les deux perspectives ne s’opposent pas mais s’articulent, me dit-on. Admettons. Mais il faut dire que le quaerere Deum, "chercher Dieu", est premier – en primauté et en priorité. Et même davantage : tout procède duquaerere Deum, "chercher Dieu". Je vous renvoie au discoursde Benoît XVI aux Bernardins : chercher Dieu a des conséquences culturelles et sociales sans que celles-ci soient spécifiquement voulues. Cherchons Dieu de toute notre âme et le reste nous sera donné par sucroît. 
Au lieu de cela, il me semble que nous continuons à situer excessivement l’Eglise, notre démarche et notre pensée religieuse par rapport au monde. Il me semble que dans ce cadre, le débat actuel sur un catholicisme de contre-culture ouvre la fausse piste symétrique au défunt catholicisme d’enfouissement.
A ce stade, nous devons peut-être nous poser une question : quel contenu donnons-nous à ce que nous appelons « monde » sans jamais vraiment le définir ? L’un de mes interlocuteurs me dit par exemple que nous vivons dans un monde areligieux. C’est à voir. La plupart des peuples expriment, y compris dans la vie sociale et dans les mœurs, ce que j’appellerais une vertu de religion. Alors de quel monde parlons-nous ?
Je pense que nous voyons le monde à travers deux prismes très occidentalo-centrés : la modernité philosophique et l’athéisme. 
J’entendais récemment le père Nicolas Buttet définir ainsi cette modernité : c’est l’idéologie du progrès continu – l’idée que nous allons inéluctablement du bien vers le mieux. Cette idéologie n’a-t-elle pas déjà un pied dans la tombe, faute d’apporter le bonheur promis ? Laissez les morts enterrer les morts, nous dit l’Evangile. Le monde bien vivant, c’est pas exemple mon collègue de travail. Que je l’interroge sur son rapport à la modernité et il me regardera avec des yeux ronds. Que je le questionne sur Dieu, et il saura de quoi je lui parle. Même si Dieu est pour lui encore un inconnu.
Le père Nicolas Buttet nous dit encore ceci : affirmer le primat de Dieu dans une société comme la nôtre, c’est révolutionnaire et prophétique. Et pour articuler Dieu et l’homme, il nous dit cela : il faut parler du primat de Dieu en partant de la vulnérabilité de l’homme. C’est une manière de poser la question suivante : qui nous donnera le Salut ? La foi et l’espérance en ce Salut donné dans la Personne de Jésus est la véritable réforme spirituelle permanente de l’Eglise.
Benoît XVI avait proclamé 2012 « année de la foi ». « Nous ne pouvons accepter que le Sel soit insipide et que la Lumière soit tenue cachée » écrivait-il dans la lettre apostolique Porta Fidéi.
Avons-nous affadi le Sel et caché la Lumière ? Eh bien je pense que oui. 
Avons-nous fondamentalement remis en cause notre perspective religieuse ? Eh bien je pense que non.Du moins, en partie.
Sommes-nous prêts à affirmer dans notre propre être catholique le primat du quaerere Deum, ce "chercher dieu" duquel tout procède ? La réponse à cette question est un chemin intérieur, un chemin de « réforme »."

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Source: lesalonbeige.blogs.com

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