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lunes, 12 de octubre de 2015

La fuite éperdue des chrétiens de Qaraqosh devant les djihadistes de l’État islamique (Daesh)


"Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle"



Mgr Petros Mouché est l’archevêque syriaque catholique de Mossoul, Qaraqosh et du Kurdistan irakien. Il est réfugié, avec une grande partie de ses diocésains (8000 familles sur 12 000), dans la banlieue d’Erbil, ville du Kurdistan irakien. 

Il dit (Aleteia) :
"« J’ai peur de la dispersion, explique-t-il. Nos coutumes, issues de 2 000 ans de traditions pourraient disparaître en une génération ».[...] « Les Kurdes nous protègent pour le moment, les chrétiens sont les bienvenus chez eux parce qu’ils savent que nous sommes non violents, honnêtes et travailleurs. Mais nos voisins en Irak pensaient la même chose de nous avant… Tout peut changer très vite ! »[...] « Au Kurdistan, explique-t-il, il y a des extrémistes pires que ceux que nous avons côtoyés en Irak. »[...]
« Nous sommes partis en pensant rentrer le lendemain », se souvient Mgr Mouché. Il n’a pratiquement rien emporté, lors de la fuite éperdue des chrétiens de Qaraqosh devant les djihadistes de l’État islamique (Daesh). Le 17 juillet 2014, un mois après la prise de Mossoul par Daesh, il était contacté par un représentant de ce pseudo califat qui lui proposait de se rendre à une réunion de responsables religieux à Mossoul. L’archevêque a refusé, mais le lendemain, un communiqué de Daesh annonçait fièrement qu’il s’était rendu à la « réunion » et avait accepté les conditions qu’on lui proposait, à savoir se convertir, payer la taxe ou mourir.
Puis dans la nuit du 6 au 7 août les forces kurdes reculèrent et Daesh a envahi la plaine de Ninive, prenant Qaraqosh la plus grande ville chrétienne d’Irak avec environ 50 000 habitants. Tous les chrétiens ont fui, craignant d’être réduits en esclavage. Des soupçons confirmés par un coup de téléphone reçu par l’archevêque peu après sa fuite. Au bout du fil on lui dit : « C’est dommage que vous soyez partis. Vos femmes et vos filles sont jolies ».[...]
Mais le mal est bien plus profond que l’intrusion ponctuelle de Daesh, selon l’évêque. « Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle, il y a le permis et l’interdit. Déjà, il y a 50 ans, il est arrivé que des musulmans que nous avions accueillis, logés, nous volent le lendemain, parce qu’ils pensaient qu’il était permis de voler des chrétiens. Je me souviens de l’affaire d’une poule, volée de cette façon, par un homme qui avait partagé le pain avec une famille chrétienne. Le lendemain, l’imam Omar el Aqui m’assurait qu’il se débrouillerait pour que la poule soit rendue. J’ai répondu : ‘Peu importe la poule, gardez-la ! Ce que je voudrais c’est qu’il y ait de l’amour et du respect entre nous’. »
Parmi les musulmans, il y a des gens qui sont honnêtes, « il y a même des héros qui sont morts pour défendre les chrétiens, mais ce sont des gens qui écoutent leur conscience, pas leur religion. Elle peut être manipulée par le premier mollah venu, qui expliquera qu’il est ‘hallal’ de déposséder un chrétien de ses biens ! ».[...]
Conscient de l’importance du lien de ses paroissiens, il a peur que ceux qui partent se retrouvent isolés, perdus. Si le retour en Irak se révélait impossible, il faudrait que les réfugiés puissent être reçus en groupe, et pas séparément : « Recevoir un membre de la communauté seul, c’est amputer la communauté. Nous avons besoin de nous retrouver, de vivre ensemble pour que vivent nos traditions ». Pour le moment, cette communauté demeure vivace malgré l’exil : depuis sa fuite, selon l’évêque, elle a célébré 420 mariages, 550 premières communions et 660 baptêmes !"

"Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle" : tout est dit.




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