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martes, 20 de agosto de 2013

Les tanneries de peau humaine sous la Révolution

Vendée, un détail qui ne passe pas

par Jean Sévillia

Le Figaro Histoire N° 8 - 20/07/2013


L'universitaire Jean-Clément Martin conteste le caractère significatif de l'écorchement et du tannage des peaux de trente-deux prisonniers vendéens. Sans parvenir à expliquer quelle idéologie a rendu cette barbarie possible. 
Le 11 mars 1793, deux semaines après la levée en masse de 300 000 hommes par la Convention, 5000 paysans envahissaient Machecoul, en Loire-Atlantique, afin de protester contre une mesure qui heurtait un peuple qui n’avait jamais connu la conscription. Dès le lendemain, dans ce qui allait devenir la Vendée, région qui dépassait le département qui porte aujourd’hui ce nom, l’administration faisait état de plus de 20 000 insurgés. Le 19 mars, à Paris, l’Assemblée décrétait que tout révolté serait mis à mort dans les vingt-quatre heures…

C’était il y a deux cent vingt ans. Ainsi commençait une atroce guerre civile, longtemps occultée. « Depuis deux cents ans, estimait naguère François Furet, la République a laissé la Vendée seule avec son malheur, et il est grand temps de refermer cette blessure ». On ne peut que souscrire à cette déclaration de principe, mais force est de constater que, dès qu’il est question des guerres de Vendée, le feu des passions n’est pas éteint.

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Des gestes barbares, il s’en est commis des milliers, en Vendée, pendant la Révolution. Comme dans toute guerre civile, il s’en est commis dans les deux camps. Mais cela ne doit pas conduire à renvoyer ceux-ci dos à dos. Car la population civile vendéenne a bel et bien été l’objet, pendant la Terreur, d’une entreprise d’extermination.

Rappelons la chronologie. En 1789, la Révolution est reçue avec espoir en Vendée. En 1790, les habitants du département achètent des biens de l’Eglise, vendus comme biens nationaux. Mais en 1791, l’obligation faite aux prêtres de se soumettre à la Constitution civile du clergé (condamnée par le pape) suscite un mécontentement qui culmine, en 1792, quand les réfractaires sont pourchassés. En 1793, la conscription met le feu aux poudres. Les insurgés commencent par aligner les victoires, échouant devant Nantes, mais prenant Saumur et Angers. « Détruisez la Vendée », lance Barère à la Convention. Pendant l’été 1793, le Comité de salut public fait converger plusieurs armées sur la région. Franchissant la Loire, les familles vendéennes fuient vers Le Mans et jusqu’en Normandie, exode appelé la Virée de Galerne, avant de refluer sous les coups de leurs adversaires. Le 23 décembre 1793, les débris de l’Armée catholique et royale sont anéantis à Savenay. « Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher, j’ai tout exterminé », annonce le général Westermann à la Convention.

Mais ce n’est que le premier acte de la tragédie.

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