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jueves, 29 de agosto de 2013

Singulier destin que celui d’Hélie Denoix de Saint-Marc.


par Christian Vanneste

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Singulier destin que celui d’Hélie Denoix de Saint-Marc. Premier refus, à 19 ans, il est résistant, se fait arrêter et déporter à Buchenwald. Il est l’un des 30 survivants d’un convoi de 1000 déportés. Après Saint-Cyr, c’est l’Indochine et le refus demeuré impuissant d’abandonner aux mains du viet-minh les villageois qui ont aidé les Français. Lorsque le Général de Gaulle dévoile ses véritables intentions sur l’Algérie, cet officier pense aux harkis, à la promesse qui leur a été faite, et c’est un nouveau refus. Il participe au putsch d’Alger en 1961. Deux fois dissident, d’un patriotisme animé par le sens de l’honneur, cet homme est lui aussi un « individu » qui s’identifie à la Nation dont il est le soldat, mais il le fait en moraliste, non en politique : son opposition au pays légal procède d’une sorte d’adhésion maximale au pays réel ou peut-être idéal au service duquel sa personnalité s’est forgée et dont il refuse les faiblesses. On ne peut qu’approuver le geste de Sarkozy en faveur de cet homme, putschiste, par exigence morale, au nom de l’idée qu’il se faisait de son pays.

Lorsqu’on évoque la dissidence, on pense immédiatement à Soljénitsyne, à son refus du totalitarisme communiste, à son internement dans l’archipel du goulag, à son exil. Voilà cette fois un homme qui a été traité comme un renégat par le système soviétique, mais qui était passionnément russe et qui souffrait, en fait, de voir un régime défigurer le visage de sa Nation, lui arracher son âme. Patriote, croyant et même réactionnaire, Soljénitsyne a beaucoup déçu nos gauchistes de salon, mais il appartient lui aussi à cette catégorie de caractères dont la singularité confère à l’engagement patriotique une dimension exceptionnelle.
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