Les enjeux anthropologiques du « mariage Gay »
par Charles-Eric de Saint-Germain
Par delà les réactions passionnelles (« pour » ou « contre ») autour du projet de loi du « mariage pour tous », et pour préciser philosophiquement le débat, je propose un éclaircissement sur les an-thropologies qui sous-tendent l’opposition des partisans et des adversaires de cette loi, puisqu’il y a au moins un point d’accord entre tous : reconnaître que la « question de fond » n’est pas d’abord une question juridique, mais une question fondamentalement anthropologique.
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Dans ces conditions, vouloir déconnecter l’identité « personnelle » de l’individu, en tant qu’elle serait le fruit d’une pure construction culturelle, de son identité corporelle sexuée, ne peut aboutir qu’à nier ce qu’il y a déjà de proprement humain, ce qui est déjà porteur d’un sens dans ce qui relève de la nature « biologique » de l’homme, et selon les tenants de cette thèse, cette négation risque fort d’aboutir, à plus ou moins long terme, sur une perte du sens de l’humanité elle-même, au profit d’une autocréation démiurgique de l’humanité par elle-même – une humanité qui, désormais indifférenciée, ne reconnaîtra plus de limites extérieures lui permettant de se structurer (les opposants au mariage gay mobilisent la psychanalyse pour montrer que la « limite » est une condition de la structuration psychique des individus). Le risque de cette indifférenciation, dit alors cette thèse, est de générer le « chaos » de la confusion, le trouble dans l’identité, s’il est vrai que la « séparation » et l’altérité sont une condition de la formation de celle-ci, laquelle repose toujours sur un jeu complexe d’identification d’avec le parent du même sexe, et de différenciation d’avec le parent de sexe opposé.
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