Ces ministres et ces journalistes
prêts à toutes les compromissions…
Depuis des années, nos élites dirigeantes, toujours si promptes à donner de grandes leçons de probité intellectuelle, ont pourtant pris la mauvaise habitude de vilipender ceux dont les opinions n’entrent pas dans leur carcan idéologique. Ce type de comportement entrave sérieusement le bon fonctionnement de la démocratie ; l’actualité récente foisonne, d’ailleurs, d’exemples attestant de ce délitement du débat public.
Ainsi, à l’unisson de beaucoup de ses confrères, le journaliste de LibérationJean Quatremer a déversé sur son compte Twitter son mépris de la démocratie, après la votation suisse hostile à « l’immigration de masse ». On pouvait ainsi lire : « Quand la démocratie accouche de Hitler, il faut applaudir ? » ou encore« La connerie à ce point, ça en devient gênant. »
Aussi, lors d’un débat avec Marine Le Pen, Pierre Moscovici tenta de disqualifier l’économiste Jacques Sapir, dont le seul tort à ses yeux est d’être opposé à l’euro, en se demandant s’il « était d’extrême droite ou d’extrême gauche ». L’attaque est injuste puisque nombre d’économistes, dont plusieurs prix Nobel, critiquent également âprement la monnaie unique, mais n’en deviennent pas pour autant de dangereux extrémistes.
Ou encore Manuel Valls, exhortant la droite « républicaine » à se démarquer de la Manif pour tous, a estimé il y a quelques jours que l’opposition à la politique familiale du gouvernement dévoile une France « tourmentée par les forces sombres de la division ». Le ministre de l’Intérieur compare ainsi implicitement les centaines de milliers de personnes qui battent le pavé pacifiquement depuis des mois aux factieux des années 1930 qui voulaient renverser le régime.
Frappant du sceau du déshonneur les fonctions qu’ils occupent, ces ministres et ces journalistes sont prêts à toutes les compromissions avec la vérité, dès lors qu’il s’agit de dénigrer leurs adversaires.
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