La science invalide la théorie du gender
par Pierre-Olivier Arduin
L'imposition d'une théorie extra-scientifique dans un enseignement scientifique n'est pas le moindre des paradoxes de la controverse nationale née après l'introduction de la théorie du gender dans le programme officiel des lycées français en vigueur à la rentrée. Le plus étonnant dans cette affaire est que la science est en réalité bien moins démunie qu'on ne le pense pour démonter les présupposés idéologiques de ce courant de pensée.
Oui, garçons et filles sont différents. Ils ont des centres d'intérêt différents, des niveaux d'activité différents, des seuils sensoriels différents, des forces physiques différentes, des styles relationnels différents, des capacités de concentration différentes et des aptitudes intellectuelles différentes ! . Ce que tous les parents du monde savent d'expérience en vivant au quotidien avec leur progéniture, l'Américaine Lise Eliot, neurobiologiste aguerrie, l'écrit noir sur blanc dans un livre événement Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? qui sort ces jours-ci en France[1]. Le Figaro Magazine y consacre un dossier passionnant et publie en exclusivité les meilleures feuilles d'un livre dont il faut reconnaître qu'il tombe à pic en pleine polémique sur l'introduction du gender dans les nouveaux programmes de sciences de la vie et de la terre (SVT) de 1ere [2].
Dissociation entre genre et sexe
L'idéologie du gender prétend en effet que les genres masculin et féminin seraient exclusivement le produit de préjugés socioculturels sans aucune relation avec la dimension sexuelle de la personne. Conséquence immédiate d'un tel raisonnement, l'identité sexuelle, déconnectée du corps biologique sexué, peut être librement construite par les individus. Quant aux différences observées entre les garçons et les filles, elles ne seraient que des stéréotypes de l'éducation qu'il s'agit désormais d'éradiquer. Les Suédois sont d'ailleurs passés à l'acte en créant cette année une école maternelle d'un nouveau genre – pardonnez-moi l'expression – d'où est banni tout savoir identitaire masculin ou féminin. Répondant au doux nom d'Egalia, cet établissement révolutionnaire va jusqu'à prôner la suppression des genres grammaticaux et des pronoms il ou elle : Les enfants sont appelés par une forme neutre du terme ami . Toute connotation masculin/féminin a été méthodiquement éradiquée du paysage. Plus de rose, plus de bleu, plus de livres de contes de fées, atrocement sexistes, il est vrai. Au coin bibliothèque, les enfants trouvent des histoires de couples homosexuels et de familles monoparentales [3].
Dans un document pénétrant publié en 2004 sur le thème de la collaboration de l'homme et de la femme dans le monde contemporain, la Congrégation pour la doctrine de la foi alors présidée par le cardinal Joseph Ratzinger avait décrypté les fondements de cette déconstruction anthropologique, expliquant que la racine immédiate de cette tendance devait être recherchée dans la tentative de la personne de se libérer de ses conditionnement biologiques. Selon cette perspective anthropologique, la nature humaine n'aurait pas en elle-même des caractéristiques qui s'imposeraient de manière absolue : chaque personne pourrait se déterminer selon son bon vouloir, dès lors qu'elle serait libre de toute prédétermination liée à sa constitution essentielle [4](n. 3). Dans ce cadre, la liberté humaine devient le pouvoir subjectif de tenir pour rien ce que l'être humain est par nature, niant toute signification à la différence des sexes en tant que réalité profondément inscrite dans l'homme et la femme.
Si l'être humain n'est plus défini par son sexe biologique, facteur d'oppression, il devient donc libre de construire sa propre identité sexuelle, elle-même modulable en fonction de ses préférences sexuelles. Le manuel Hachette de 1ere ES et L l'annonce sans ambages : L'identité sexuelle est la perception subjective que l'on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle. Seul le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin.
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