Par GUERRIC PONCET
En tête des classements sur la liberté de la presse, Stockholm garantit une ouverture très large aux documents publics. Un modèle vertueux mais fragile.
En Europe et dans le monde, la Suède est considérée comme un modèle de transparence politique. Reporters sans frontières la classe régulièrement dans le haut de son classement de la liberté de la presse (10e en 2013), très loin devant la France (37e en 2013).
Comment ce pays nordique, membre de l'Union européenne mais pas de la zone euro, a-t-il construit son (fragile) blindage contre la corruption et le mensonge ?
En nous faisant visiter leurs bureaux, les chefs des organes suédois chargés de la transparence ne sont pas peu fiers. Ils exercent leur métier dans un pays où leur mission est considérée comme vitale pour l'État.
On est loin de la vénération de l'information classifiée que l'on connaît aux États-Unis ou même en France, particulièrement depuis que la psychose post-11 Septembre s'est installée.
En Suède, rien ne peut se faire dans l'ombre, ou presque. N'importe qui, même s'il n'est pas citoyen, peut demander l'accès à des documents officiels, via un processus beaucoup plus simple et plus rapide que notre Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), malheureusement dotée de moyens insuffisants.
"Il faut revenir un peu en arrière pour comprendre comment la Suède en est arrivée là", explique Ola Sigvardsson, ancien patron de journal, aujourd'hui médiateur national de la presse, que nous avons rencontré à Stockholm fin mai en marge du forum de l'Internet SIF.
"Il faut revenir un peu en arrière pour comprendre comment la Suède en est arrivée là", explique Ola Sigvardsson, ancien patron de journal, aujourd'hui médiateur national de la presse, que nous avons rencontré à Stockholm fin mai en marge du forum de l'Internet SIF.
"Les pères fondateurs de la Suède moderne, il y a plus de 200 ans, ont créé trois piliers :
- le premier est la conduite de l'État par les hommes politiques et la loi,
- le second est l'indépendance de la justice et
- le troisième permet de protéger les deux premiers contre les abus de pouvoir et la corruption : c'est la transparence totale de la société", explique-t-il.
La transparence à la suédoise réside en un principe simple : "Tout le monde doit pouvoir accéder aux documents publics", explique Ola Sigvardsson.
Ainsi, "chacun peut dénoncer un abus, sans jamais être puni pour l'avoir fait, et c'est bien ça le plus important".
Certains veulent "cacher" leurs erreurs ....
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Lire la suite: www.lepoint.fr
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