Par Christian Vanneste
Les mots sont une grille de lecture des choses. Nous voyons ce que nous nommons. La culture consiste à ne voir que ce que l’on dit. La science cherche à dénommer ce qu’elle découvre. L’idéologie veut au contraire cacher la réalité par le masque des mots qui la déforment et la voiler d’illusions nécessaires à la conquête ou au maintien du pouvoir. La science libère. Elle élargit la culture. Elle délivre de la caverne idéologique. C’est pourquoi il faut toujours avoir un regard lucide et critique sur les mots et le rapport qu’ils entretiennent avec ce qu’ils désignent.
Les mots qui commentent la conférence de presse de François Hollande offrent un bel exemple de ce travestissement des faits qu’est la communication politique, une sorte d’idéologie au quotidien. On retient « l’offensive » et « l’an II », avec en prime « le choc » de simplification de retour.
La sémantique présidentielle n’est plus en décalage, elle fait carrément le grand écart. Oubli de la crise, collection de mesurettes, zig-zag entre les annonces socialistes de la guerre aux riches et aux « gros » en général, d’il y a un an et le déploiement discret d’un financement des PME par l’Assurance-vie ou le PEA, d’une privatisation partielle des entreprises publiques, et d’une réforme des retraites, le tout assorti d’un européisme de bon aloi., aujourd’hui : curieuse offensive qui correspond non à l’An II, mais plutôt, sans le dire, à un repli sur les positions du gouvernement précédent.
Dans le fond c’est le secret de beaucoup de révolutions : on promet de tout changer, on prend le pouvoir, on fait la même chose qu’avant, mais on est au pouvoir.
Comme on le chante dans « la Fille de Madame Angot », « C’était pas la peine, assurément, de changer de gouvernement ».
Surtout qu’entre deux, il y a eu un vrai choc, celui de la fiscalité !
La réalité économique résiste au discours idéologique.
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