La France et l’Etat :
un syndrome de Stockholm ?
Chacun connaît le syndrome de Stockholm: les otages, à force de vivre avec leurs geôliers, subissent une contagion émotionnelle qui les conduit à prendre fait et cause pour ceux-là contre leurs libérateurs.
Le philosophe Georges Steiner, dans un entretien auMondedu 11 mai, ne dit pas autre chose lorsqu'il parle del'acédie de la jeunesse française, c'est-à-dire de cette étrange passivité qui conduit nos jeunes à ne pas s'intéresser au destin politique du pays, ni aux enjeux collectifs.Les générations qui arrivent à l'âge de la majorité ont en effet toutes vécu dans un pays étatisé, où la majorité des richesses faisait l'objet d'une mutualisation, et où les citoyens semblent déléguer à cette grande machine institutionnelle la prise en charge des besoins collectifs.
Pour Georges Steiner, ce glissement économique a une forte incidence sociale et culturelle:habitué à un monde où l'Etat assume la responsabilité collective, les individus se sentent déliés de toute obligation vis-à-vis du groupe.Ne reste que l'affirmation égotiste de leurs désirs immédiats et proches, sans aucune appropriation du bien commun, et avecune forte subordination à un environnement hyper-normé et sur-encadré.
Ce constat brutal mérite qu'on y réfléchisse à deux fois: le transfert vers l'Etat de la responsabilité individuelle n'est pas, à long terme, un jeu à somme nulle.
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