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miércoles, 4 de enero de 2017

Le monde n’est jamais apparu, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, comme aussi dangereux tant pour la paix que pour les valeurs de droit et de liberté.


2017, le monde en quatre espérances


Le monde n’est jamais apparu, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, malgré les risques de cataclysme de la Guerre froide, comme aussi dangereux tant pour la paix que pour les valeurs de droit et de liberté.

Le monde en ce début de l’année 2017 est un champ de ruines et, en de nombreuses régions, un charnier à livre ouvert. Pour les historiens futurs, s’il s’en trouve encore, l’année qui vient de s’achever apparaîtra comme un tournant tragique de l’histoire mondiale, un de ces moments où la vision du gouffre n’a jamais été aussi proche. Le monde n’est jamais apparu, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, malgré les risques de cataclysme de la Guerre froide, comme aussi dangereux tant pour la paix que pour les valeurs de droit et de liberté. Nous n’avons jamais eu autant besoin de dirigeants dotés d’un sens historique et de principes.

L’élection de Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, achève de précipiter le monde dans l’imprévu et inaugure, en un grimaçant requiem, une nouvelle ère du politique au moment même où la première menace, globale et multiforme, celle de la Russie de Vladimir Poutine, dérègle l’ordre mondial – et telle est sa finalité même.

Elle renforce aussi la marche des démocraties vers l’abîme sous les coups de butoir de leurs propres démons. Tandis que, sur la scène internationale, dans la nouvelle réalité orwellienne du monde, la guerre est qualifiée de paix, une victoire sanglante de marche vers la concorde, et un régime terroriste de pouvoir légitime, les principes de base de l’existence démocratique – vérité, respect des faits, justice, règle de droit – se trouvent peu à peu détruits avec l’aide d’une puissance étrangère.

S’il paraît nécessaire d’imaginer ce que pourrait donner l’extrapolation des tendances constatées au cours de l’année 2016 – le tableau pourrait être extrêmement rapide –, il importe surtout de comprendre les leviers à partir desquels les tenants d’un ordre mondial plus sûr, conforme au droit et accordant toute leur place aux organisations internationales pourraient agir. Je ne crois pas qu’il faille ici se départir de toute espérance, mais pour ne pas céder aux illusions de l’utopie, d’une auto-organisation vertueuse spontanée ou d’un changement radical dans les orientations des dirigeants des pays les plus inquiétants, les forces libres de chaque pays doivent comprendre comment peser.

La possible décomposition

Le prolongement mécanique des tendances de l’année 2016 dessine un monde dangereux qui pourrait bien marquer la fin de l’ordre international tel que nous le connaissons. Après l’invasion de l’est de l’Ukraine et l’annexion de la Crimée, la Russie pourrait être tentée de tester la résolution des pays de l’OTAN et principalement des États-Unis d’appliquer l’article 5 du Traité (garantie automatique de défense mutuelle), par exemple en faisant une incursion sous un prétexte quelconque dans l’un des États baltes. Il n’est pas sûr que leur réponse soit adéquate, ce qui signifierait la déliquescence de l’Alliance.

Incitée par la levée des sanctions à l’encontre de la Russie décidée par le gouvernement Trump, l’Europe pourrait aussi, en raison d’un revirement français, lever les siennes – lesquelles n’ont tenu que grâce à la force du couple franco-allemand. Parallèlement, l’épuisement du processus engagé dans le cadre du format de Normandie conduirait au constat de décès des accords de Minsk ou à un déséquilibre dans leur application au profit de Moscou.

Dans un contexte de reprise de l’offensive depuis quelques mois, la guerre russe pourrait, dès lors, reprendre en Ukraine avec une intensité encore accrue sans aucune conséquence, les États-Unis, la France et quelques autres États européens ayant de fait signifié au Kremlin leur nihil obstat. Minée par les divisions sur la stratégie géopolitique et l’enracinement lors de plusieurs élections de mouvements peu respectueux des droits fondamentaux, occupée à gérer la face absurde du Brexit, l’Europe se trouverait de plus en plus marginalisée sur la scène internationale.

Au Moyen-Orient, la nouvelle lune de miel entre Washington – mais aussi Ankara – et Moscou aboutirait à un démantèlement effectif de la Syrie, au renforcement des mouvements terroristes et à une politique toujours plus répressive de plusieurs pays de la région, notamment l’Égypte et la Turquie.

La nouvelle incohérence de la politique américaine, le jeu intrinsèquement instable de la Russie et la division accrue de l’Europe conduiraient à rendre encore plus incertains les fragiles perspectives de paix en Libye, les progrès vers la stabilisation politique et des réformes d’ampleur en Tunisie et une meilleure inclusion dans le jeu diplomatique des pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, sans même évoquer la déshérence de tout processus de paix en Israël et la continuation des massacres de civils au Yémen.

Enfin, échaudée par une politique hostile de Washington, mais sans en craindre de vraies représailles en raison du nouvel isolationnisme américain, Pékin pourrait trouver là une nouvelle incitation àaccélérer sa domination en mer de Chine du sud et à affirmer sa puissance devant une alliance russo-américaine menaçante à ses yeux. Le subtil équilibre trouvé avec Taïwan serait également menacé et la zone Asie-Pacifique deviendrait le lieu de tensions à l’issue imprévisible.

Espérance 1 : de l’ordre mondial russe à un nouvel équilibre
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Espérance 2 : la modération chinoise
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Espérance 3 : l’Europe résiste
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Espérance 4 : le Moyen-Orient, de la guerre de tous contre tous à l’apaisement
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De la résilience à la résistance

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