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martes, 28 de abril de 2015

Une unité politique qui n'est pas soutenue par un peuple doté d'une identité nationale commune est intrinsèquement instable


«Le risque de guerre civile paneuropéenne est réel»
Par Alexandre Devecchio



À l'occasion de la sortie de son livre, Thierry Baudet insiste sur la nécessité de renforcer nos frontières et restaurer l'État-nation pour éviter l'implosion de l'Europe.

Le titre de votre livre, Indispensables frontières fait écho au drame des migrants en méditerranée. En quoi celui-ci est-il révélateur des failles de l'Europe?

Ce drame montre que l'UE ne parvient pas à s'affirmer politiquement, et qu'elle ne le peut pas parce qu'elle n'a pas le soutien du peuple. Or ce soutien ne viendra jamais puisqu'il n'existe pas de «peuple européen».

L'UE, par conséquent, est, et sera toujours, fondamentalement incapable de se doter d'une personnalité politique. Elle ne peut pas être un véritable acteur politique. Elle ne peut fonctionner que dans l'ombre, en se contentant d'une gestion administrative, quasi-universelle, en toute sécurité dans les brumes technocratiques de Bruxelles. C'est d'ailleurs ainsi que le voulait Jean Monnet. Lorsque l'UE veut se montrer en pleine lumière, comme elle l'a fait en 2005 en soumettant honnêtement ses projets réels aux suffrages populaires par le biais de référendums, c'est l'échec. Les gens ont rejeté massivement la Constitution européenne, comme ils rejeteraient une «politique européenne d'immigration». Par conséquence, nous sommes maintenant reclus sur une terre désolée: l'UE ne peut agir, et les États membres ne le peuvent plus non plus. L'abandon des frontières nous a rendu impuissants.

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