L'«abolition de l'homme»
La Nef – entretien avec
Jean-Marie Le Méné
Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme Lejeune et aux avant-postes des combats pro vie. Il nous livre son analyse de la situation actuelle sur ces questions. Un langage fort et de vérité.
La Nef – Depuis l’élection présidentielle, il y a eu une accélération de la « déconstruction » des repères traditionnels par une inflation de lois « sociétales » : pourquoi un tel empressement ?
Jean-Marie Le Méné – Ce serait un peu trop facile de tomber à bras raccourcis sur la gauche, en trouvant un bouc émissaire. Mais sur aucun des sujets que vous citez, la droite n’a de position solide, claire et unifiée, à la différence de la gauche pour laquelle il s’agit de valeurs symboliques de rassemblement. Toutes les transgressions dites sociétales ont été initiées puis votées sous la droite : contraception, divorce, avortement, PMA, tri des embryons, recherche détruisant l’embryon… Ces réformes ont bien sûr été votées avec la complicité de la gauche. Sans oublier la loi Leonetti sur la fin de vie qui comportait bien des failles, anticipatrices de la légalisation de l’euthanasie à venir. Sans oublier le projet d’union civile pour les homosexuels qui était dans les cartons de Nicolas Sarkozy en 2007. Sans oublier l’enseignement du gender mis en place à Sciences Po par Richard Descoings, puis dans les programmes scolaires par Luc Chatel. Heureusement, le pire était parfois évité grâce à l’influence de telle ou telle personne proche de… Aujourd’hui, c’est terminé. La gauche a fait la moisson idéologique de ce qui a été semé en termes de relativisme, de libéralisme, d’utilitarisme, depuis plus de quarante ans par une droite désinvolte sur le plan philosophique. Cela ne l’intéressait pas et ne devait pas impacter le champ politique. On voit le résultat. Le champ politique est devenu un champ de ruines.
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