Les évêques d'Europe dénoncent la théorie du genre, projet de la pensée unique
Source: lesalonbeige.blogs.com
Extrait du message de l’Assemblée Plénière du Conseil des Conférences Episcopales d’Europe, qui s'est tenue en Terre Sainte :
"[...] La considération des joies, des souffrances et des défis de l'Eglise dans les différents pays a permis de faire émerger le grand mouvement des peuples : personnes déplacées, réfugiés, immigrés. Le désespoir n'a pas de frontières. La complexité de cet exode, avec ses inévitables différences, impose aux Etats, dont les situations sont radicalement différentes, de prêter une grande attention afin de répondre dans les plus brefs délais aux besoins d'aide immédiate et d'accueil des personnes désespérées à cause de la guerre, des persécutions et de la misère. Les Etats, par le biais des institutions nécessaires, doivent maintenir l'ordre public, garantir la justice pour tous et offrir une disponibilité généreuse à ceux qui en ont vraiment besoin, dans la perspective, entre autres, d'une intégration dans le respect et la collaboration. Dans cette situation, l'engagement des Eglises d'Europe n'est pas négligeable. Celles-ci, en suivant les indications du Saint-Père François, agissent au premier chef, dans le cadre d'un esprit de collaboration avec les Etats, qui sont les premiers responsables de la vie sociale et économique de leurs peuples. Les nombreuses expériences qui sont déjà sur pied encouragent à continuer et à intensifier tous les efforts menés. Étant donné l'ampleur et la complexité de la tragédie humaine en question, nous souhaitons également que l'ONU considère la situation avec fermeté afin d’atteindre des solutions efficaces non seulement en ce qui concerne le premier accueil mais également quant aux Pays de provenance des immigrés, en adoptant des mesures aptes à arrêter la violence et à construire la paix et le développement de tous les peuples. De plus, la paix au Moyen-Orient et dans l'Afrique du Nord est vitale pour l'Europe, ainsi que la nécessité d'arriver au plus vite à une véritable paix dans le continent lui-même, à partir de l'Ukraine.
Le Moyen-Orient qui endure tant de conflits, de divisions et de guerres, a besoin de justice et de stabilité dans les différentes régions et pour tous les peuples : le dialogue et le développement sont les vrais noms de la paix. En garantissant l'égalité des citoyens, les pays et les sociétés du Moyen-Orient, riches en patrimoine culturel et religieux propres, pourraient donner l'exemple d'une véritable cohabitation à la communauté internationale. En Terre Sainte, la communauté chrétienne contribue de façon tout à fait spéciale à la construction de la paix, de l'entente et de la culture du pardon, sans lesquels il n'existe aucune cohésion sociale. Les évêques souhaitent, notamment, que la situation délicate qui caractérise la zone de Cremisan puisse trouver une solution adéquate qui respecte les droits des familles, de leurs propriétés et des deux communautés religieuses, ainsi que leur mission éducative.
On a également souligné avec vigueur la nécessité de respecter la liberté religieuse, droit de l'homme fondamental, sans lequel les autres droits ne sont que trop fragiles. Preuve tragique en est la persécution des chrétiens, parmi lesquels nombreux sont ceux qui ont offert leur vie comme témoignage exemplaire de foi : c'est à eux que va notre prière, notre proximité fraternelle et toute notre admiration. De plus, la sécularisation en cours dans les pays européens tend à enfermer la religion dans la sphère privée et à la reléguer aux marges de la société. C’est ici que nous retrouvons le droit fondamental des parents à éduquer leurs enfants selon leurs convictions. Afin que cette liberté soit possible, il faut que les écoles catholiques puissent mener leur tâche éducative en faveur de toute la société avec tous les soutiens opportuns. Les évêques européens insistent sur ce droit fondamental même en Terre Sainte et expriment leur solidarité à l’égard des pasteurs et des familles préoccupées pour l'éducation de leurs enfants.
Un autre sujet qui est apparu fréquemment et qui relie l'Assemblée au prochain Synode est celui de la Famille. On a insisté sur la beauté humaine et chrétienne de sa réalité universelle : papa, maman et enfants. La diminution du taux démographique qui caractérise presque tous les pays européens à soulevé une préoccupation particulière. À Nazareth, les Présidents des Conférences Episcopales ont prié avec les familles locales pour le Synode et celles-ci, avec les prêtres, ont assuré que pendant l'assemblée synodale, elles prieront quotidiennement dans la Basilique de l'Annonciation pour le Pape et les Evêques réunis à Rome.
L'Eglise croit fortement en la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme : elle est la cellule de base de la société et de la communauté chrétienne elle-même. On ne comprend pas pourquoi des réalités différentes de cohabitation devraient être traitées de la même façon. La tentative d'appliquer la «théorie du genre » est particulièrement inquiétante : il s'agit d'un projet de la « pensée unique » qui tend à coloniser même l'Europe et à laquelle le Pape François a souvent fait allusion. L'Eglise n'accepte pas la « théorie du genre » car c’est l'expression d'une anthropologie qui s'oppose à la valorisation véritable et authentique de la personne humaine.
En vue de l'année de la miséricorde, les pasteurs ont renouvelé leur engagement en faveur du véritable bonheur et du destin de l'homme. Ainsi, comme les premiers apôtres, ils s'adressent à l'homme européen et aux Etats avec la Parole de l'Évangile, conscients du fait que c’est seulement en Jésus-Christ que l'on peut trouver les réponses aux questions profondes du cœur et voir s'épanouir pleinement l'humanisme européen."
La CCEE est actuellement présidée par le cardinal Erdö, Primat de Hongrie. Il est également le rapporteur général du prochain synode des évêques.
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