La Vie, mais celle de l’innocent d’abord !
par Christian Vanneste
Le « Monde » n’hésite pas à écrire que le Pape François siégerait chez les démocrates s’il était membre du Congrès. Un autre média suggère une complicité entre le Saint Père et Obama. « Complicité » ? Quel drôle de mot pour un Pape ! En relisant les 10 points de son discours relevés par « la Croix », j’avoue être troublé. On peut certes dénoncer le fondamentalisme, mais doit-on « rejeter toute forme de polarisation » sans tomber dans le relativisme auquel Benoît XVI résistait à juste titre avec la hauteur intellectuelle qui le caractérise ? L’accent mis sur l’environnement, l’accueil des étrangers, l’abolition de la peine capitale est dans la logique de l’Eglise et du pontificat actuel, mais il est clair qu’il fait apparaître une sensibilité de « gauche », « engagée » dit encore un média, comme si des positions contraires ne le seraient pas tout autant. L’angoissante question de l’avenir de la famille a été abordée à la fin du discours, pour souhaiter des « solutions efficaces ». Devant l’Assemblée des Nations Unies, le Souverain Pontife a, heureusement, été plus explicite en dénonçant « la colonisation idéologique qui impose des modèles de vie anormaux », et en appelant à la reconnaissance de la différence naturelle entre l’homme et la femme. Quant à la détresse des Chrétiens d’Orient, elle na guère été évoquée devant les élus du pays qui est, en grande partie, responsable de leur tragédie.
Le « Monde », encore lui, se réjouit qu’à propos du respect de la vie, c’est la peine de mort que le Pape a stigmatisée et non l’avortement. Que le respect absolu de la vie humaine soit prôné par l’Eglise est légitime parce qu’elle est sacrée. Mais l’opposition à la peine capitale est-elle toujours fondée sur cette valeur « sacrée » de la vie humaine ? Les adversaires les plus résolus de la foi sont souvent hostiles à la peine de mort, mais favorables à l’avortement ou à l’euthanasie. L’argument qui prévaut ici est l’autonomie de la volonté individuelle : le condamné ne veut pas mourir, le suicidaire le souhaite, la femme qui avorte est maîtresse d’un corps dont l’enfant à naître est réduit à n’être qu’une partie. Mais on peut soupçonner une autre motivation : la disparition de la polarisation entre le Bien et le Mal et la séduction perverse exercée par le coupable auquel on s’identifie plus volontiers qu’à la victime. L’assassin vit toujours. Sa victime beaucoup moins, et la mort du premier ne fera pas vivre le second. Victor Hugo avait déjà utilisé cette identification dans « la Dernière Journée d’un Condamné ». La « complicité » du respect religieux de la vie avec un relativisme qui ferait oublier la différence essentielle entre la mort d’un innocent et celle d’un coupable n’est pas moralement acceptable et ne me satisfait pas..
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