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miércoles, 30 de septiembre de 2015

Sous Staline, la fin des soeurs Dominicaines


Le chemin de croix d'Anna Abrikossova


La fin des tertiaires dominicaines.

En 1935 eut lieu à Voronège le procès de trois prêtres catholiques qui avaient reçu des honoraires de messes de Mgr Pie Neveu et de trois religieuses dominicaines, qui avaient servi d'intermédiaire. Pourtant, le fait d'avoir transmis à Mgr Neveu cette relation fut considérée plus tard, en 1948, comme un crime. Les sœurs Entkevitch et Gorodets furent arrêtée et reconnurent que cette relation avait été rédigée dans un esprit antisoviétique et comme si le procès constituait une provocation du gouvernement soviétique.

Au demeurant, les sœurs dominicaines, qui réussirent parfois à se retrouver dans un même camp, y formèrent des groupes pour diffuser les idées catholiques, considérées comme contre-révolutionnaire par les gardiens et les mouchards. A l'occasion de la libération de prison d'une certaine Asakian, les sœurs Gotovtsieva Ekaterina Ivanovna, Vakhevitch Elena Vassilievna, Plavskaïa Elena Agafonovna, et Fitzner Olga Gennadevna, du camp du Bamlag, rédigèrent une lettre en l'été 1935, à l'adresse de la communauté domicaine d'Allemagne. Cette lettre fut, bien sûr saisie. Il n'en subsiste qu'un extrait dans le dossier, le plus compromettant aux yeux du NKVD, le plus émouvant au point de vue de la foi : "Par l'esprit nous restons fortes. Ni camps, ni organes du NKVD, ne pourront détourner du vrai chemin des fidèles filles et fils de l'unique Eglise catholique. Même ici, nous nous efforçons de gagner les recrues aussi intrépides que nous à l'Eglise catholique. "

Les années 1935-1949 amenèrent insensiblement l'extinction de la communauté dominicaine. Le 14 juillet 1938 mourut, à la section pénitentiaire du Bamlag; sœur Ekaterina Ivanovna Gototseva, condamnée au procès de 1933-1934 à cinq ans de camp. le 23 juillet 1936; nous l'avons vu, est morte du cancer à la prison de Boutyrki la Mère Abrikossova. Le 12 novembre 1936 fut assassinée à Vesyegonsk, le père Jean Deubner, qui avait terminé ses quinze années dans l'isolateur de Souzdal. Crime qui n'a jamais été éclairci.

Le 29 mai 1936 est mort à Solovski le père Nicolas Alexandrov. Le 27 juillet 1937 fut arrêtée le dernier prêtre de rite oriental, le père Epiphane Akoulov, condamné à être fusillé, exécuté le 28 août 1937 à Leningrad. Le 9 octobre 1937 fut condamnée à la "mesure extrême du châtiment, c'es-à-dire à être fusillée, Camille Krouchelnitskaïa, exécutée le 27 octobre, en Carélie. Quelques sœurs, qui avaient été après leur temps assignées à résidence dans la république autonome d'Adyguïa (capitale Maïkor) vers la mer Noire, furent arrêtées, le 22 février 1940, sous prétexte de former une secte et condamnées, le 23 août 1940. Le 29 juin 1941, une semaine après l'invasion de la Russie par les troupes allemandes, au lieu d'une réaction de défense stratégique, le NKVD donna des ordres d'extermination dans les camps et les prisons, situés à quelques km de la frontière. Fut arrêtée la sœur Tamara Sorotchinskaïa, qui avait fait cinq ans de Bamlag et qui fut condamnée à dix ans de camp de travail forcé.

On a du mal à imaginer ce que pouvait être la vie de ces pauvres religieuses pendant la terrible guerre de 1941-1945 : celles qui étaient dans les camps en Sibérie ou en déportation au Kazakhstan ne pouvaient plus recevoir de colis, d'autres se trouvaient par la force des choses en zone occupée, à Maloïaroslavets pour un temps relativement court, il est vrai, du 18 octobre 1941 au 2 janvier 1942. Chose qui en soi, était déjà considéré comme un crime. Pourtant la plupart survécurent, comme nous l'apprend la lettre du Père Braun du 1er février 1945: "Sœur Stéphanie a été arrêtée vers septembre 1941 et est exilée pour sept ans dans la Kazakhstan. Sœur Marie-Rose, qui était allée volontairement la secourir, y est morte le 11 janvier 1944. Actuellement, Sœur Catherine partage ce dur exil. Elles sont secourues régulièrement. C'est Sœur Antonine qui est chargée de ses compagnes ici. Ce matin, sœur Lucie et Sœur Rose étaient à la messe. Sœur Thérèse a été de nouveau arrêtée et exilée, depuis la libération de Maloïaroslavets. Deux autres sœurs en exil ou partiellement libérée, on a des nouvelles des Sœurs Philomène et Marguerite, qui reçoivent aussi des secours dans la mesure du possible."

Le regroupement des Sœurs à Maloïaroslavets et les contacts maintenus avec le Père Braun et après son départ, avec son successeur, le père Antoine Laberge, furent considérés comme un acte contre-révolutionnaire. L'affaire M-2631 dit : "En 1948 fréquentèrent l'église (Saint-Louis) Kouznetsova Sœur Antonine Kougel, M.R. Krylevskaïa Sœur Marguerite Roubacheva, Eismont Philomène, et d'autres. Léopold Braun avait un large cercle de liaisons (plus de 700 personnes) parmi les catholiques citoyens de l'URSS, dont la plupart le voyaient à l'église. Au nombre de ces personnes, Kouznetsova, qui vivait dans la communauté de Maloïaroslavets - à 120 km sud-ouest de Moscou - dont chaque semaine l'une des sœurs, et habituellement Kouznetsova, venait à Moscou pour rencontrer Braun à la sacristie, recevoir de l'argent et des vivres."

Le 30 novembre 1948, cinq sœurs de la communauté, Kouznetsova (sœur Antonine) Gorodets (Sœur Stéphanie) Davidiouk (Sœur Lucie) Krylevskaïa (Sœur Marguerite) et Eismont (Sœur Philomène) furent arrêtées.

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