le 10 avril 1302 : les États Généraux confirment l'indépendance du Roi Philippe face au pape Boniface.
Partie d'un différent sur la politique fiscale royale, la crise entre la monarchie et la papauté a pris, du fait des caractères excessifs tant du Roi que du pape, un tour gravissime. Le pape rappelle à l'ordre le Roi par la bulle Ausculta Fili qui dépasse le simple problème fiscal pour exprimer des prétentions inadmissibles sur les droits inaliénables de la couronne de France. Philippe le Bel fait non seulement brûler la bulle Ausculta Fili (cf. la chronique du 11 février), mais son envoyé, Guillaume de Nogaret, laisse Colonna souffleter le pape à Anagni le 8 septembre 1303.
Les conséquences sont incalculables, outre la fin de l'indépendance temporelle de la papauté, c'est la fin d'une grande partie de l'influence spirituelle de la foi catholique sur le pouvoir politique ; fin qui en France va s'exprimer sous l'ancien régime, à travers l'hérésie gallicane et à travers l'erreur constitutionnelle de l'absolutisme (le Roi ne tient son pouvoir que de Dieu et ne rend de compte qu'à lui); et aujourd'hui à travers le laïcisme exacerbé. Cette rupture entre les deux pouvoirs est une faute. Le pouvoir politique ne reconnaît plus au pouvoir spirituel un droit de regard sur les affaires temporelles. Ce droit de regard, tiré de la phrase du Christ à Pilate « Tu n'auras pas de pouvoir si tu ne l'avais reçu d'en Haut.» servait de garde-fou et tempérait le pouvoir politique, mais il en constituait aussi l'essence même, lui donnait sa force. Ainsi, tout pouvoir politique qui ne s'appuie sur l'origine, l'essence de la puissance, comble sa faiblesse par une force de coercition. Et si la monarchie française a duré près de 1500 ans, c'est parce qu'elle était aussi tempérée par la loi divine.
Or Philippe Le Bel vient de rompre l'équilibre politico-religieux du Moyen-âge. Le Fils Aîné de l'Eglise s'est rebellé contre sa mère. Le Roi convoque les Etats-généraux pour donner un semblant de justification à ses décisions. C'est la première fois dans l'histoire de France. Les 3 ordres ratifient sa conduite.
Le Marquis de la Franquerie note que la faute est royale et nationale. La sanction royale est la fin des capétiens directs, comme dans l'ancien testament, avec les Rois juifs, et selon le testament de Saint Rémi :
«Si un jour cette race royale que j'ai tant de fois consacrée au Seigneur, rendant le mal pour le bien, lui devenait hostile; envahissait ses Églises, les détruisait, les dévastait: Que ses jours soient abrégés et qu'un autre reçoive sa royauté! »(*)
La sanction royale est la fin des capétiens directs. Comme dans l'Ancien Testament, ses trois fils se succèderont sur le Trône sans descendance. La sanction pour le pays est la guerre de 100 ans qui approche. La noblesse verra ses fils mourir sous les lances et les flèches anglaises, l'Eglise de France souffrira autant.
Il est étonnant de voir que ce sont les Etats- Généraux eux-mêmes qui seront l'outil de la chute de la monarchie 500 ans plus tard.
(*) La Vierge Marie dans l'Histoire de France (Ed. Résiac pages 79 à 83)
Les conséquences sont incalculables, outre la fin de l'indépendance temporelle de la papauté, c'est la fin d'une grande partie de l'influence spirituelle de la foi catholique sur le pouvoir politique ; fin qui en France va s'exprimer sous l'ancien régime, à travers l'hérésie gallicane et à travers l'erreur constitutionnelle de l'absolutisme (le Roi ne tient son pouvoir que de Dieu et ne rend de compte qu'à lui); et aujourd'hui à travers le laïcisme exacerbé. Cette rupture entre les deux pouvoirs est une faute. Le pouvoir politique ne reconnaît plus au pouvoir spirituel un droit de regard sur les affaires temporelles. Ce droit de regard, tiré de la phrase du Christ à Pilate « Tu n'auras pas de pouvoir si tu ne l'avais reçu d'en Haut.» servait de garde-fou et tempérait le pouvoir politique, mais il en constituait aussi l'essence même, lui donnait sa force. Ainsi, tout pouvoir politique qui ne s'appuie sur l'origine, l'essence de la puissance, comble sa faiblesse par une force de coercition. Et si la monarchie française a duré près de 1500 ans, c'est parce qu'elle était aussi tempérée par la loi divine.
Or Philippe Le Bel vient de rompre l'équilibre politico-religieux du Moyen-âge. Le Fils Aîné de l'Eglise s'est rebellé contre sa mère. Le Roi convoque les Etats-généraux pour donner un semblant de justification à ses décisions. C'est la première fois dans l'histoire de France. Les 3 ordres ratifient sa conduite.
Le Marquis de la Franquerie note que la faute est royale et nationale. La sanction royale est la fin des capétiens directs, comme dans l'ancien testament, avec les Rois juifs, et selon le testament de Saint Rémi :
«Si un jour cette race royale que j'ai tant de fois consacrée au Seigneur, rendant le mal pour le bien, lui devenait hostile; envahissait ses Églises, les détruisait, les dévastait: Que ses jours soient abrégés et qu'un autre reçoive sa royauté! »(*)
La sanction royale est la fin des capétiens directs. Comme dans l'Ancien Testament, ses trois fils se succèderont sur le Trône sans descendance. La sanction pour le pays est la guerre de 100 ans qui approche. La noblesse verra ses fils mourir sous les lances et les flèches anglaises, l'Eglise de France souffrira autant.
Il est étonnant de voir que ce sont les Etats- Généraux eux-mêmes qui seront l'outil de la chute de la monarchie 500 ans plus tard.
(*) La Vierge Marie dans l'Histoire de France (Ed. Résiac pages 79 à 83)
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