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lunes, 2 de junio de 2014

Quand un État renonce à exercer son autorité sur les crapules, alors cet État se destine lui aussi au désastre.


Partout, l’Etat démissionne…



Que le football vous inspire ou vous afflige, peu importe. Dans deux semaines, et pour un mois, les capitales européennes vivront à l’heure brésilienne. Sur leurs plus grandes places, elles s’apprêtent à retransmettre les matches sur écrans géants, permettant à des milliers d’amoureux du ballon rond de communier autour de leurs équipes nationales. A chaque fois, se seront des joies, de l’exaltation, des embrassades, des flots de drapeaux en furie, mais aussi, selon l’évolution des scores, des sentiments et des ambiances strictement opposés.

Il y a toutefois une exception. Une capitale, une seule, sera privée d’écrans géants : Paris. En effet, la préfecture de police a décidé qu’il était prudent de ne pas prendre le risque de voir se reproduire les pillages commis l’an dernier au Trocadéro, lorsque le PSG y fêta son titre.

Ainsi, les pouvoirs publics nous envoient un message limpide : trois cents voyous risquant de venir troubler ces soirées de fête populaire, nous décidons de les annuler.

Lundi dernier, j’ai pris un TGV à la gare de Lyon. Encombré de trois lourds bagages, je me suis naturellement mis en quête d’un chariot. Mais dans la gare, aucun chariot. Étonné, un peu pressé, je demande à un agent SNCF où sont stockés les chariots. L’agent : il n’y a plus de chariot dans la gare monsieur. Moi : comment ça, plus de chariot ? L’agent : eh non, c’est qu’ils sont tellement volés… Vous comprenez, ça en intéresse certains… au prix de la ferraille !

Ces deux postures, celle la préfecture de police, et celle de la SNCF, sont symptomatiques d’un mal profond qui gangrène notre société : la démission.

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