Partout, l’Etat démissionne…
par Patrick Martins
Que le football vous inspire ou vous afflige, peu importe. Dans deux semaines, et pour un mois, les capitales européennes vivront à l’heure brésilienne. Sur leurs plus grandes places, elles s’apprêtent à retransmettre les matches sur écrans géants, permettant à des milliers d’amoureux du ballon rond de communier autour de leurs équipes nationales. A chaque fois, se seront des joies, de l’exaltation, des embrassades, des flots de drapeaux en furie, mais aussi, selon l’évolution des scores, des sentiments et des ambiances strictement opposés.
Il y a toutefois une exception. Une capitale, une seule, sera privée d’écrans géants : Paris. En effet, la préfecture de police a décidé qu’il était prudent de ne pas prendre le risque de voir se reproduire les pillages commis l’an dernier au Trocadéro, lorsque le PSG y fêta son titre.
Ainsi, les pouvoirs publics nous envoient un message limpide : trois cents voyous risquant de venir troubler ces soirées de fête populaire, nous décidons de les annuler.
Lundi dernier, j’ai pris un TGV à la gare de Lyon. Encombré de trois lourds bagages, je me suis naturellement mis en quête d’un chariot. Mais dans la gare, aucun chariot. Étonné, un peu pressé, je demande à un agent SNCF où sont stockés les chariots. L’agent : il n’y a plus de chariot dans la gare monsieur. Moi : comment ça, plus de chariot ? L’agent : eh non, c’est qu’ils sont tellement volés… Vous comprenez, ça en intéresse certains… au prix de la ferraille !
Ces deux postures, celle la préfecture de police, et celle de la SNCF, sont symptomatiques d’un mal profond qui gangrène notre société : la démission.
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