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viernes, 26 de julio de 2013

L’appel à l’irrationnel ...

Heine et Balzac, les prophètes d’Adolf Hitler


Le nationalisme moderne a puisé ses sources les plus magiques dans le romantisme et ses matins de magicien. Ces révolutions nationales se heurtèrent toutes à la loi d’airain du capitalisme ou des bureaucraties impériales, mais elles inspireront de loin l’histoire du XXème siècle et son socialisme magique. L’appel à l’irrationnel est une donnée essentielle de ce mouvement. On se souvient de ces lignes emportées de Chateaubriand, contemporaines de l’épopée française sous la Révolution et l’Empire :

Levez vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté et comme possédé par le démon de mon cœur.

La nuit, lorsque l’aquilon ébranlait ma chaumière, que les pluies tombaient en torrent sur mon toit, qu’à travers ma fenêtre je voyais la lune sillonner les nuages amoncelés, comme un pâle vaisseau qui laboure les vagues, il me semblait que la vie redoublait au fond de mon cœur, que j’aurais la puissance de créer des mondes.


Cette vision un peu délirante et surhumaine m’a toujours semblé assez prophétique du nazisme.

Hitler est-il le dernier romantique ? Entre Wagner, Richard Strauss, son culte des lacs et des montagnes, des solitudes et des forêts, sa volonté de guerre et de fracas, on pourrait le penser. On peut aussi rappeler qu’Hitler incarne cet étonnant retour du paganisme en plein siècle rationnel.

Tout le monde reconnaît les phrases de Heine sur l’avenir allemand publiées vers 1840, et où le célèbre poète juif, alors converti, décrit avec ironie et inquiétude l’exception culturelle allemande. Mais comme tout le monde les connaît, personne ne prend le temps de les lire ! Je cite le chapitre VII sur les traditions nationales, ou Heine confesse que l’Allemagne a encore un pied dans l’Urwelt, le monde d’avant.

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