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martes, 2 de abril de 2013

La prostitution mérite un grand débat. Selon la réponse, on verra le projet que porte notre société : aliénant ou émancipateur

95 % des prostituées sont sous le joug du proxénétisme : c’est bien lui l’ennemi




Dix ans après la loi sur la sécurité intérieure, on ne peut que constater son échec. J'avais alors dénoncé l'instauration de délit de racolage, qui ne résout rien.

Il s'agissait surtout pour Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, d'assurer la tranquillité publique dans nos rues et d'expulser les prostituées étrangères. Quelle hypocrisie digne de Tartuffe : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». C'était se tromper de cible. Les prostituées, toujours aussi nombreuses, sont reléguées depuis dans les lieux périphériques, isolées, où elles sont privées de tout accompagnement et exposées aux violences. Les chiffres que livre l'étude conjointe de la Ligue des droits de l'homme, du Syndicat de la magistrature et du Syndicat des avocats de France sont éloquents.

N'oublions pas, non plus, que 95 % des prostituées sont sous le joug du proxénétisme : c'est bien lui l'ennemi. Le tout répressif, avec la culture du chiffre, empêche les forces de l'ordre de faire leur vrai travail. La CNCDH rappelle que les prostituées doivent être considérées comme des victimes contraintes ; la convention de Palerme ne dit pas autre chose

La réponse doit être de fond.

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