Le boulet de la dette publique
Par Eric Martin
Tribune libre de Jean-Yves Naudet
La crise se prolonge et s’aggrave : nous en sommes tous conscients et inquiets. Pourtant, certains chiffres passent encore inaperçus des Français, car ils semblent plus éloignés de leur vie quotidienne donc moins inquiétants : ils concernent les déficits et la dette publique.
On avait d’abord appris qu’en 2013 l’objectif fixé par le gouvernement à 3% ne serait pas atteint et qu’il serait reporté à 2014. Voici que les résultats pour 2012 montrent aussi un dérapage : 4,8% au lieu des 4,5% annoncés. Pour être rassurants, il ne manque pas de beaux esprits pour expliquer qu’une réduction trop rapide des déficits aggraverait la crise ! C’est se moquer du monde et exploiter l’ignorance économique de nos compatriotes : en réalité notre économie est plombée par la dette publique.
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Déficit et dette : les mauvaises surprises
C’est le lendemain de l’allocution du Président Hollande que l’INSEE a publié les résultats des finances publiques pour 2012. Le dérapage est sensible. Le déficit devait être limité à 4,5% du PIB : il aura été finalement de 4,8%. Le déficit a atteint 98,2 milliards pour l’ensemble constitué de l’État (80 milliards à lui seul), des collectivités locales et de la Sécurité sociale. Avant de connaître ce dérapage 2012, on avait appris que pour 2013, où le le déficit aurait dû passer de 4,5% à 3% (suivant la promesse antérieure du gouvernement), la réalité serait moins rose et le déficit ne pourrait être réduit en dessous de 3,8%. En partant d’un déficit plus élevé en 2012, on sera encore plus loin de l’objectif en 2013.
Qui dit déficit dit dette : il faut bien emprunter pour payer ce qui dépasse les recettes fiscales. De ce point de vue, on va de record en record puisque chaque année on emprunte d’une part pour rembourser les emprunts antérieurs arrivant à échéance (donc la dette ne diminue pas) et d’autre part pour financer le déficit nouveau. En 2012, toujours selon l’INSEE, la dette a atteint 1 833,8 milliards (contre 912 milliards en 2002 !), soit 90,2% du PIB (59,1% en 2002). Nous voici, en pourcentage, le sixième pays le plus endetté de la zone euro après le Portugal, l’Italie, la Grèce, la Belgique et l’Irlande, qui ne sont pas des modèles de vertu budgétaire ! Nous allons en 2013 nous situer bien au-delà de ces 90% et la dégradation se poursuivra mécaniquement en 2014.
- 47 milliards d’intérêts par an ....
- Les dépenses de l’État sont stériles ....
- Où trouver l’argent ? ....
- Qui paiera en fin de compte ? .....
En fin de compte, qui supportera le poids de toutes ces dettes ? Ce sont les générations suivantes, à qui nous offrons notre dette en héritage. Est-ce très moral ? Est-ce très habile sur le plan économique ? On plombe l’avenir de la nouvelle génération. La France a pu emprunter fin mars à une échéance de plus de 30 ans ; il n’est pas sûr que la génération de ceux qui ont 20 ans aujourd’hui apprécie le cadeau. Mais en a-t-elle conscience ?
Le déficit et la dette ont conduit nos économies à la crise la plus grave depuis la guerre, creusant la récession. Il faut donc de toute urgence les réduire. Vouloir le faire en augmentant les impôts, a fortiori avec des taux confiscatoires, c’est aggraver la récession donc les déficits. La seule solution viable, c’est de réduire drastiquement les dépenses publiques (56,6% du PIB, soit de dix points supérieures à celles de nos voisins allemands) en réduisant la place de l’État dans l’économie, donc en privatisant. Tant que le gouvernement n’admettra pas que la France souffre d’hyper étatisme et que la dette publique n’est qu’un symptôme de cette maladie mortelle, la France continuera à plonger.
Lire ici: www.ndf.frue
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