"La révolution implique l’oubli total
de ce qui précède la révolution"
Voici ce que Vincent Peillon écrivait dans La Révolution française n’est pas terminée, 2008, Seuil :
« La révolution française est l’irruption
dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un
commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une
régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans
pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire
d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique,
c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli
total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle
fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses
attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et
c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère
dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau
clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi.»