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sábado, 20 de abril de 2013

Un enfant adopté a besoin de stabilité, et de la complémentarité homme/femme, père/mère, de l’altérité dans la parité

Témoignage d’une enfant adoptée 
sur le mariage gay


J’écris ce témoignage pour répondre à un certain nombre d’arguments donnés par les pros-mariage et pour faire entendre la voix des enfants adoptés au travers de mon histoire et ressenti personnel. Je ne donne pas mon nom complet car en tant que fonctionnaire je suis tenue au devoir de réserve.

Je m’appelle Bénédicte, j’ai 34 ans et travaille comme assistante sociale. J’ai été légalement adoptée à l’âge de 9 mois et accueillie dans ma nouvelle famille à l’âge de 6 mois. Ma mère naturelle m’a abandonnée 7 jours après ma naissance, ne pouvant me garder. Elle a préféré me confier à l’adoption, afin que j’aie la chance d’avoir une vraie famille : un père et une mère.

Je n’ai que très peu d’informations sur mes origines (je serais née d’une mère allemande et d’un père américain), ma mère ayant demandé le droit au secret, ce qui se rapproche d’une adoption sous X. Elle est venue accoucher en France et a déclaré s’être fait voler se papiers à la gare. Elle aurait manifesté le désir, non concrétisé, de venir me chercher avant la fin des 3 mois légaux au bout desquels elle perdait définitivement ses droits parentaux.

Mes parents ont adopté une autre enfant un an après mon arrivée au sein de leur foyer, puis ont eu 3 autres enfants naturels. Il est important tout d’abord de souligner que les parents sont ceux qui mettent au monde ou adoptent un enfant et l’élèvent jusqu’à sa majorité (et souvent au-delà) et l’accompagnent généralement tout au long de leur vie. Les parents adoptifs d’un enfant sont ses vrais parents, les parents naturels étant des géniteurs.

A l’adolescence, je me rappelle la difficulté à me construire en tant qu’adulte, le rejet fort à l’égard de mes parents, avec des mots très durs dans les moments de conflits : « tu n’es pas ma mère ! Tu n’as rien à me dire. Je te déteste. Vous n’êtes pas mes parents ». Comme un désir de faire payer à cette famille, qui m’avait accueilli de son mieux, le rejet, l’abandon dont j’avais fait l’objet de la part de mes géniteurs. Un besoin constant de tester les limites, de chercher à provoquer l’abandon.

Mes parents ne m’ont jamais caché mon adoption. Je l’ai comprise à l’âge de 4 ou 5 ans, lorsque ma mère attendait une de mes sœurs. Ma réaction fut un sentiment d’injustice exprimée au travers d’un mot d’enfant : « c’est pas juste, pourquoi il est né de ton ventre et pas moi ! ». Explications rassurantes, pleines d’amour : « mais toi, on t’a choisi, on te voulait tellement fort.» Et l’enfant rassérénée a oublié, confortée par l’amour de ses parents.

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