Stocker ses ovules à la banque :
l’ère de l’anthropotechnie procréative
Article rédigé par Pierre-Olivier Arduin
ON AURAIT PU CROIRE à la proposition d’un savant fou tant la posture relève plus de celle du démiurge que du médecin, mais il s’agit bien de l’une des dernières publications officielles de la profession dans un avis intitulé Autoconservation sociétale des ovocytes[1]. Les spécialistes de la grossesse voudraient libérer les femmes du poids millénaire de leur horloge biologique…
Vitrifier ses ovocytes
Depuis l’invention de la fécondation in vitro, les biologistes de la reproduction n’ont eu de cesse de trouver un moyen efficace pour conserver au froid les ovules.
Jusqu’il y a peu, la méthode classique de congélation lente utilisée avec succès depuis des décennies pour les spermatozoïdes et les embryons n’était pas adaptée aux gamètes féminins, volumineuses cellules composées d’une forte proportion d’eau : la formation de cristaux de glace les détruisait presque systématiquement.
Tout a changé avec la mise au point récente de la technique de vitrification – induisant un état vitreux non cristallisé des cellules grâce à un refroidissement ultra-rapide – qui permet dorénavant de cryoconserver sans les abîmer 9 ovocytes sur 10.
Au-delà de la prouesse technique, le fait de pouvoir aujourd’hui stocker des ovules dans des banques et d’en disposer à volonté entraîne un nouveau bouleversement de la procréation humaine que peu d’experts avaient anticipé.
Une brèche a été en fait ouverte avec la loi relative à la bioéthique du 7 juillet 2011 qui, tout en autorisant la vitrification, accorde à de jeunes femmes sans enfants qui feraient don de leurs ovules d’en conserver une partie pour elles-mêmes.
Une brèche a été en fait ouverte avec la loi relative à la bioéthique du 7 juillet 2011 qui, tout en autorisant la vitrification, accorde à de jeunes femmes sans enfants qui feraient don de leurs ovules d’en conserver une partie pour elles-mêmes.
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