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jueves, 12 de febrero de 2015

En dix ans, entre 2002 et 2013, l'investissement chinois à l'étranger est passé de 2 milliards d'euros à 92 milliards !


Chine : une menace ou une chance pour l'Europe ?


Par ROMAIN GUBERT



Le livre "L'Offensive chinoise en Europe" (Fayard) raconte comment la Chine investit dans le Vieux Continent, et comment celui-ci l'y encourage.

Serge Abou est inconnu du grand public. Il a écrit de nombreux ouvrages de référence sur le fonctionnement de l'Union européenne qu'il connaît sur le bout des doigts. Et pour cause... Il a surtout longtemps été un "eurocrate", un haut fonctionnaire de la commission. Il a notamment été ambassadeur de l'Union européenne en Chine. Depuis qu'il est à la retraite, il est "l'agent" du groupe chinois Huawei en Europe, en clair le lobbyiste en Europe de ce gigantesque conglomérat. Avec un budget de 3 millions d'euros, 6 collaborateurs et une mission : mieux faire connaître à ses anciens collègues de Bruxelles les positions de l'entreprise chinoise en Europe. Et, lorsque c'est possible, faire évoluer la législation dans un sens favorable à son employeur.


Serge Abou est l'un des personnages que l'on croise dans L'Offensive chinoise en Europe, le dernier ouvrage de Philippe Le Corre et Alain Sepulchre, publié chez Fayard. Les deux auteurs connaissent parfaitement la Chine. Le Corre est chercheur à la Brookings Institution à Washington après avoir été longtemps journaliste en Asie notamment pour Le Point ; Sepulchre est l'ancien dirigeant de Total en Chine et enseigne aujourd'hui à l'université Paris-Dauphine ainsi qu'à la Chinese University de Hong Kong. C'est une formidable enquête qu'ils livrent sur l'influence chinoise sur le Vieux Continent.


En dix ans, entre 2002 et 2013, l'investissement chinois à l'étranger est passé de 2 milliards d'euros à 92 milliards ! Tandis qu'aux États-Unis, une trouille s'est emparée des responsables politiques qui ont bloqué plusieurs projets importants, notamment en 2005 lorsque le chinois Cnooc a tenté de racheter le pétrolier Unocal, les Européens ont adopté une tout autre stratégie, beaucoup moins protectionniste. Et beaucoup plus accueillante. Le stock des investissements chinois est ainsi passé de 6 à 27 milliards d'euros entre 2010 et 2014. Explication des deux auteurs : les États-Unis redoutent la rivalité d'une nouvelle superpuissance économique tandis que la crise financière et la ruine de certains États européens ont largement favorisé les investissements sur le Vieux Continent. Dernier exemple français en date : le rachat du Club Med par le groupe Fosun, les accords permettant la construction d'une usine Airbus à Tianjin. Ou encore la prise de participation de 14 % du capital du constructeur auto Peugeot-PSA.

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