Défendre le populisme contre l'idéologie hors-sol des "Lumières"
Source: Le Salon Beige
Chantal Delsol vient de consacrer un livre au “populisme". Extrait de son entretien à l'Action Française 2000 :
"Le moment des Lumières est crucial.
C’est le moment où le monde occidental se saisit de l’idéal émancipateur issu du christianisme, et le sépare de la transcendance : immanence et impatience qui vont ensemble – le ciel est fermé, tout doit donc s’accomplir tout de suite.
C’est surtout vrai pour les Lumières françaises. Ce qui était promesse devient donc programme. Ce qui était un chemin, lent accomplissement dans l’histoire terrestre qui était en même temps l’histoire du Salut, devient utopie idéologique à accomplir radicalement et en tordant la réalité.
Pour le dire autrement : devenir un citoyen du monde, c’était, pour Socrate (et pour Diogène, ce Socrate devenu fou), un idéal qui ne récu- sait pas l’amour de la cité proche (dont Socrate est mort pour ne pas contredire les lois). Être citoyen du monde, pour les chrétiens, c’était une promesse de communion, la Pentecôte du Salut.
Mais pour les révolutionnaires des Lumières, dont nos gouvernants sont les fils, être citoyen du monde signifie tout de suite commencer à ridiculiser la patrie terrestre et les appartenances particulières – la famille, le voisinage, etc.
Lénine a bien décrit comment s’opère le passage dans Que faire ? – il veut faire le bien du peuple, mais il s’aperçoit que le peuple est trade-unioniste, il veut simplement mieux vivre au sein de ses groupes d’appartenance, tandis que lui, Lénine, veut faire la révolution pour changer le monde et entrer dans l’universel : il va donc s’opposer au peuple, pour son bien, dit-il.
C’est le cas de nos élites européennes, qui s’opposent constamment au peuple pour son bien (soi-disant).
Pour voir à quel point l’enracinement est haï et l’universel porté aux nues, il suffit de voir la haine qui accompagne la phrase de Hume citée par Le Pen
« Je préfère ma cousine à ma voisine, ma sœur à ma cousine, etc. »,
pendant qu’est portée aux nues la célèbre phrase de Montesquieu :
« Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime. »
Or nous avons besoin des deux, car nous sommes des êtres à la fois incarnés et animés par la promesse de l’universel."
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INTRODUCTION DE POPULISME
Introduction de l’ouvrage « Populisme, les demeurés de l’histoire », publié au Rocher, janvier 2015
Le vocable « populisme » est d’abord une injure : il caractérise aujourd’hui les partis ou mouvements politiques dont on juge qu’ils sont composés par des idiots, des imbéciles et même des tarés. Si tant est qu’il y ait derrière eux une pensée ou un programme – ce dont nous allons parler ici – alors ce serait une pensée idiote ou un programme idiot.
L’idiot est pris ici sous sa double acception, moderne (un esprit stupide) et ancienne (un esprit imbu de sa particularité). Dans la compréhension du phénomène populiste, l’une et l’autre acception se répondent et se superposent de façon caractéristique.
Il y a une certaine étrangeté à définir un courant politique par son imbécillité, et surtout en démocratie, où en principe règnent le pluralisme et la tolérance entre les opinions diverses. Il y a dans la désignation de « populisme » un refus de la démocratie. C’est le sujet de ce livre : pour quelles raisons nos démocraties en viennent-elles à se récuser en cette occasion ? Qu’y a-t-il de si grave chez les mouvements accusés de populisme, qu’on doive les exclure de la tolérance commune, si chère à la démocratie ?
C’est dire l’intérêt à tenter de comprendre un phénomène aussi curieux. Le temps présent a coutume de désigner par le terme de populistes toutes sortes de mouvements ou partis assez différents – pour cette seule raison qu’ils lui déplaisent. Sans doute, mais il faut savoir pourquoi ils déplaisent, et l’on se rend compte que ces mouvements entrent sous des caractéristiques communes. Le populisme a une histoire qui coïncide avec celle de la démocratie moderne, dont il représente à la fois le regret, l’injure, et la nostalgie, dans une alchimie contradictoire et mystérieuse.
D’une manière générale, il sera difficile d’attribuer au populisme une définition, car c’est une injure avant d’être un substantif. Il désigne d’abord l’exécrable, pour des gens civilisés que nous sommes supposés être. Autrement dit, avant d’en définir les caractéristiques, il faut comprendre sa mauvaise réputation. Cette démarche nous permettra d’en apprendre beaucoup sur notre époque.
Le populisme contemporain sera plus aisé à comprendre si l’on part de la démagogie ancienne et du vocabulaire grec de l’idiotie.
Dans son sens ancien, et étymologique, l’idiot est un particulier, ou quelqu’un qui appartient à un petit groupe et regarde le monde à partir de son regard propre, manquant donc d’objectivité et méfiant à l’égard de l’universel. Le citoyen se caractérise par son universalité : sa capacité à regarder la société du point de vue du commun et non de son propre point de vue. Autrement dit, sa capacité à sortir de sa propre lucarne. La démocratie est fondée sur l’idée que tous peuvent, grâce au sens commun et aussi à l’éducation, accéder à ce point de vue universel qui fait le citoyen. Mais dans les anciennes démocraties déjà, l’élite soupçonne et parfois accuse le peuple, ou une partie du peuple, de manquer à l’universel, de trop s’intéresser à ses passions et à ses intérêts particuliers au détriment du commun. Celui qu’on appelle un démagogue attise au sein du peuple ces passions particulières. Le flatteur de peuple joue le bien-être contre le bien, la facilité contre la réalité, le présent contre l’avenir, les émotions et intérêts primaires contre les intérêts sociaux, lesquels sont toujours des choix éthiques. Le milieu populaire est-il, davantage que l’élite, dominé par ses passions particulières ? Cette idée oligarchique reste tenace au sein même de la démocratie.
Le populisme ressort à la démagogie, mais, on le verra, d’une façon entièrement différente.
Il y a un siècle le populisme n’était pas un gros mot, mais un vocable désignant un parti ou un groupe politique spécifique, aux Etats-Unis ou en Russie. Le mot prend son acception péjorative au tournant du XXI° siècle. Entre les deux, il s’est produit un important changement : le mouvement émancipateur des Lumières a en grande partie perdu l’appui populaire. Et cette perte a été vue comme une trahison. Lénine avait déjà subi une déception de ce genre, en se rendant compte que le peuple russe voulait tout autre chose que faire la révolution – ce qui l’avait conduit à utiliser la terreur. C’est au même phénomène que nous assistons aujourd’hui : la gauche a le sentiment, assez juste, d’avoir perdu le peuple.
Comment l’a-t-elle perdu ? L’élément proprement populaire n’adhère plus aux convictions de la gauche : d’où le populisme, vocable méprisant qui répond à une trahison du peuple à l’endroit de ses défenseurs.
De même que le peuple russe s’opposait à Lénine parce qu’il tenait à sa terre, à sa religion et à ses traditions, de même l’élément populaire européen s’oppose aujourd’hui à l’idéologie moderne à laquelle adhère l’opinion dominante. Il juge que la mondialisation va trop loin, que le libéralisme des moeurs va trop loin, que le cosmopolitisme va trop loin. Il devient donc l’adversaire numéro 1, le wanted de l’âge contemporain, en raison de sa dangereuse irréductibilité à la vision élitaire de l’émancipation des Lumières.
L’opposé de l’émancipation des Lumières, c’est l’enracinement dans le particulier (traditions, rites, croyances, groupes restreints). La classe populaire a le sentiment que l’élite déploie trop avant l’émancipation, à tout point de vue, et au sens d’un détachement des principes, des moeurs, des groupes restreints. C’est pourquoi elle se cabre et c’est pourquoi elle devient pour l’élite un adversaire. L’élite ne répond pas par des arguments, mais par la déconsidération : elle va décrire le particulier comme un idiot patenté, mais c’est pour camoufler son statut d’ennemi idéologique. Elle va dire qu’il ne comprend rien, mais c’est pour n’avoir pas à argumenter contre son opinion malvenue.
Autrement dit, une partie de l’élément populaire défend l’enracinement en opposition à l’émancipation post-moderne. Et l’élite mécontente de cette trahison, traduit cette défense de l’enracinement en simple égoïsme. Par exemple : des gens simples annoncent qu’ils préfèreraient conserver leurs traditions propres plutôt que de se voir imposer celles d’une culture étrangère (envoyer leurs enfants dans des écoles où leurs camarades parlent Français) : on en déduit qu’ils sont égoïstes et xénophobes. Autrement dit : qu’ils sont des idiotès, particuliers incapables de s’élever à l’universel, donc de mauvais citoyens, bientôt à la fois des imbéciles (ils ne comprennent pas l’universel cosmopolite) et des salauds (ils n’aiment pas les autres). En réalité, ils ne sont en général ni l’un ni l’autre : ils estiment simplement que l’émancipation qui abolit les frontières est allée trop loin, car nous avons tous besoin, aussi, de frontières et de différences, et d’être fondés dans des particularités.
Sur cet amalgame volontaire repose le populisme d’aujourd’hui. Le particularisme était chez les anciens une insuffisance culturelle. Il est devenu une récusation idéologique. Et comme les partisans de l’émancipation des Lumières considèrent que leur pensée représente le Bien absolu et ne souffre pas débat, ils voient les contradicteurs comme des tarés et des vicieux.
C’est ainsi que le populisme du XIX° siècle, en Russie, en Amérique, regardé objectivement comme un courant politique parmi d’autres, est devenu aujourd’hui une injure. C’est ainsi que le « populaire » est devenu un adversaire.
Ces observations nous conduiront à préciser ici encore l’opposition entre la pensée de l’enracinement et la pensée de l’émancipation. La nécessité pour les sociétés humaines de tenir un équilibre, toujours fragile, entre ces deux pôles, marque bien à quel point les « populismes » renvoient à des exigences fondatrices, et point seulement à des caprices de sots ou à des désirs cyniques. Il est bien possible que les populismes d’aujourd’hui ne fassent que ramener à la surface, quoique de façon simpliste et innocente, les lacunes terribles de la post-modernité.
On en arrivera enfin à tâcher de comprendre pourquoi, sans que la réalité change, la gauche est populaire et la droite populiste. Et de quelle façon s’exprime ce mépris, à travers un champ lexical impressionnant : celui du repli, de la frustration, de la sottise.
La hantise contemporaine du populisme traduit l’aspect le plus pernicieux de la pensée contemporaine. Le mépris de classe est aussi odieux, dans son genre, que le mépris de race ; pourtant en Europe, pendant que le second est un crime avéré, le premier est un sport national.
Introduction de l’ouvrage « Populisme, les demeurés de l’histoire », publié au Rocher, janvier 2015
Le vocable « populisme » est d’abord une injure : il caractérise aujourd’hui les partis ou mouvements politiques dont on juge qu’ils sont composés par des idiots, des imbéciles et même des tarés. Si tant est qu’il y ait derrière eux une pensée ou un programme – ce dont nous allons parler ici – alors ce serait une pensée idiote ou un programme idiot.
L’idiot est pris ici sous sa double acception, moderne (un esprit stupide) et ancienne (un esprit imbu de sa particularité). Dans la compréhension du phénomène populiste, l’une et l’autre acception se répondent et se superposent de façon caractéristique.
Il y a une certaine étrangeté à définir un courant politique par son imbécillité, et surtout en démocratie, où en principe règnent le pluralisme et la tolérance entre les opinions diverses. Il y a dans la désignation de « populisme » un refus de la démocratie. C’est le sujet de ce livre : pour quelles raisons nos démocraties en viennent-elles à se récuser en cette occasion ? Qu’y a-t-il de si grave chez les mouvements accusés de populisme, qu’on doive les exclure de la tolérance commune, si chère à la démocratie ?
C’est dire l’intérêt à tenter de comprendre un phénomène aussi curieux. Le temps présent a coutume de désigner par le terme de populistes toutes sortes de mouvements ou partis assez différents – pour cette seule raison qu’ils lui déplaisent. Sans doute, mais il faut savoir pourquoi ils déplaisent, et l’on se rend compte que ces mouvements entrent sous des caractéristiques communes. Le populisme a une histoire qui coïncide avec celle de la démocratie moderne, dont il représente à la fois le regret, l’injure, et la nostalgie, dans une alchimie contradictoire et mystérieuse.
D’une manière générale, il sera difficile d’attribuer au populisme une définition, car c’est une injure avant d’être un substantif. Il désigne d’abord l’exécrable, pour des gens civilisés que nous sommes supposés être. Autrement dit, avant d’en définir les caractéristiques, il faut comprendre sa mauvaise réputation. Cette démarche nous permettra d’en apprendre beaucoup sur notre époque.
Le populisme contemporain sera plus aisé à comprendre si l’on part de la démagogie ancienne et du vocabulaire grec de l’idiotie.
Dans son sens ancien, et étymologique, l’idiot est un particulier, ou quelqu’un qui appartient à un petit groupe et regarde le monde à partir de son regard propre, manquant donc d’objectivité et méfiant à l’égard de l’universel. Le citoyen se caractérise par son universalité : sa capacité à regarder la société du point de vue du commun et non de son propre point de vue. Autrement dit, sa capacité à sortir de sa propre lucarne. La démocratie est fondée sur l’idée que tous peuvent, grâce au sens commun et aussi à l’éducation, accéder à ce point de vue universel qui fait le citoyen. Mais dans les anciennes démocraties déjà, l’élite soupçonne et parfois accuse le peuple, ou une partie du peuple, de manquer à l’universel, de trop s’intéresser à ses passions et à ses intérêts particuliers au détriment du commun. Celui qu’on appelle un démagogue attise au sein du peuple ces passions particulières. Le flatteur de peuple joue le bien-être contre le bien, la facilité contre la réalité, le présent contre l’avenir, les émotions et intérêts primaires contre les intérêts sociaux, lesquels sont toujours des choix éthiques. Le milieu populaire est-il, davantage que l’élite, dominé par ses passions particulières ? Cette idée oligarchique reste tenace au sein même de la démocratie.
Le populisme ressort à la démagogie, mais, on le verra, d’une façon entièrement différente.
Il y a un siècle le populisme n’était pas un gros mot, mais un vocable désignant un parti ou un groupe politique spécifique, aux Etats-Unis ou en Russie. Le mot prend son acception péjorative au tournant du XXI° siècle. Entre les deux, il s’est produit un important changement : le mouvement émancipateur des Lumières a en grande partie perdu l’appui populaire. Et cette perte a été vue comme une trahison. Lénine avait déjà subi une déception de ce genre, en se rendant compte que le peuple russe voulait tout autre chose que faire la révolution – ce qui l’avait conduit à utiliser la terreur. C’est au même phénomène que nous assistons aujourd’hui : la gauche a le sentiment, assez juste, d’avoir perdu le peuple.
Comment l’a-t-elle perdu ? L’élément proprement populaire n’adhère plus aux convictions de la gauche : d’où le populisme, vocable méprisant qui répond à une trahison du peuple à l’endroit de ses défenseurs.
De même que le peuple russe s’opposait à Lénine parce qu’il tenait à sa terre, à sa religion et à ses traditions, de même l’élément populaire européen s’oppose aujourd’hui à l’idéologie moderne à laquelle adhère l’opinion dominante. Il juge que la mondialisation va trop loin, que le libéralisme des moeurs va trop loin, que le cosmopolitisme va trop loin. Il devient donc l’adversaire numéro 1, le wanted de l’âge contemporain, en raison de sa dangereuse irréductibilité à la vision élitaire de l’émancipation des Lumières.
L’opposé de l’émancipation des Lumières, c’est l’enracinement dans le particulier (traditions, rites, croyances, groupes restreints). La classe populaire a le sentiment que l’élite déploie trop avant l’émancipation, à tout point de vue, et au sens d’un détachement des principes, des moeurs, des groupes restreints. C’est pourquoi elle se cabre et c’est pourquoi elle devient pour l’élite un adversaire. L’élite ne répond pas par des arguments, mais par la déconsidération : elle va décrire le particulier comme un idiot patenté, mais c’est pour camoufler son statut d’ennemi idéologique. Elle va dire qu’il ne comprend rien, mais c’est pour n’avoir pas à argumenter contre son opinion malvenue.
Autrement dit, une partie de l’élément populaire défend l’enracinement en opposition à l’émancipation post-moderne. Et l’élite mécontente de cette trahison, traduit cette défense de l’enracinement en simple égoïsme. Par exemple : des gens simples annoncent qu’ils préfèreraient conserver leurs traditions propres plutôt que de se voir imposer celles d’une culture étrangère (envoyer leurs enfants dans des écoles où leurs camarades parlent Français) : on en déduit qu’ils sont égoïstes et xénophobes. Autrement dit : qu’ils sont des idiotès, particuliers incapables de s’élever à l’universel, donc de mauvais citoyens, bientôt à la fois des imbéciles (ils ne comprennent pas l’universel cosmopolite) et des salauds (ils n’aiment pas les autres). En réalité, ils ne sont en général ni l’un ni l’autre : ils estiment simplement que l’émancipation qui abolit les frontières est allée trop loin, car nous avons tous besoin, aussi, de frontières et de différences, et d’être fondés dans des particularités.
Sur cet amalgame volontaire repose le populisme d’aujourd’hui. Le particularisme était chez les anciens une insuffisance culturelle. Il est devenu une récusation idéologique. Et comme les partisans de l’émancipation des Lumières considèrent que leur pensée représente le Bien absolu et ne souffre pas débat, ils voient les contradicteurs comme des tarés et des vicieux.
C’est ainsi que le populisme du XIX° siècle, en Russie, en Amérique, regardé objectivement comme un courant politique parmi d’autres, est devenu aujourd’hui une injure. C’est ainsi que le « populaire » est devenu un adversaire.
Ces observations nous conduiront à préciser ici encore l’opposition entre la pensée de l’enracinement et la pensée de l’émancipation. La nécessité pour les sociétés humaines de tenir un équilibre, toujours fragile, entre ces deux pôles, marque bien à quel point les « populismes » renvoient à des exigences fondatrices, et point seulement à des caprices de sots ou à des désirs cyniques. Il est bien possible que les populismes d’aujourd’hui ne fassent que ramener à la surface, quoique de façon simpliste et innocente, les lacunes terribles de la post-modernité.
On en arrivera enfin à tâcher de comprendre pourquoi, sans que la réalité change, la gauche est populaire et la droite populiste. Et de quelle façon s’exprime ce mépris, à travers un champ lexical impressionnant : celui du repli, de la frustration, de la sottise.
La hantise contemporaine du populisme traduit l’aspect le plus pernicieux de la pensée contemporaine. Le mépris de classe est aussi odieux, dans son genre, que le mépris de race ; pourtant en Europe, pendant que le second est un crime avéré, le premier est un sport national.
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