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miércoles, 16 de abril de 2014

La vraie liberté, la vraie maîtrise de soi, implique "une authentique conscience religieuse"


Catholiques en première ligne

par Bevil Bramwell, Oblat de Marie Immaculée


L’éminent théologien suisse moderne Hans Urs von Balthasar a considéré la situation délicate du croyant qui est sur la ligne de front. Pour lui, les croyants jouent "le rôle intégral de l’Eglise dans un environnement non chrétien ou anti-chrétien" (Theo-drama). Dans une telle situation, le croyant baptisé représente le Christ.

Ceux qui agissent ainsi englobent les saints mais aussi beaucoup de gens non-canonisés. L’histoire de l’Eglise est remplie de grands hommes et femmes qui ont relevé le défi. Si bien que "même dans les siècles considérés comme chrétiens, un individu comme Otto de Bamberg a pu montrer à l’empereur et à la chrétienté la réelle signification de la mission."

Maximilien Kolbe à Auschwitz. Madeleine Delbrêl sous le communisme. Ces gens merveilleux et beaucoup d’autres "ont témoigné dans des camps de concentration, dans des tribulations, dans l’Archipel du Goulag, de ce qui est l’essence la plus profonde de ce que nous nommons l’Eglise ; ils l’ont fait avec telle clarté de parole et d’action que cela a réduit au silence même l’adversaire le plus malveillant."

D’épouvantables éventualités surviennent cependant, " quand les témoins ont à accepter la mission de rendre témoignage d’une Eglise qui ne professe plus un appel clair." Bien sûr, il y a les expériences de grands personnages comme Athanase. Mais von Balthasar se tourne spécifiquement vers des situations "semblables à ce qu’a connu Kierkegaard lui-même dans une Eglise nationale tombée dans le libéralisme." Cette situation peut se produire parce que les autorités ecclésiales ont fait "un pacte avec des structures de pouvoir anti-chrétiennes". Ou elle pourrait être due à une situation de terreur où les autorités ne peuvent pas agir.

Dans ce contexte, von Balthasar pose la question primordiale : "dans une telle situation, sur qui l’individu doit-il s’aligner pour éviter de devenir martyr de sa propre cause ou pour la défense d’une orthodoxie sortie de son imaginaire ?" Il est bien clair sur un point : cela ne s’applique pas à quelqu’un qui refuse d’accepter les décisions d’un concile ou un enseignement particulier du pape. C’est un problème personnel et non ce que nous examinons ici. Pour en revenir à la question, la réponse de von Balthasar est celle-ci : "le désir de se laisser guider [par la Parole et la Croix] doit suffire ; dans de telles circonstances, ce désir sert de compas au catholique".

Pratiquement, cela veut dire que "l’individu doit représenter l’Eglise sans être appuyé de manière adéquate par l’Eglise elle-même". Il a développé la description de cette situation avec éloquence.

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