par Christian Vanneste
Joyeuse fête de Pâques ! Un tel message s’adresse bien sûr aux Chrétiens dont c’est la commémoration la plus importante, puisqu’il s’agit de célébrer la résurrection du Christ, mais c’est aussi le message le plus important des Chrétiens à ceux qui ne le sont pas.
Cette fête libère tout ce qui fait l’originalité du christianisme. Cette religion qui a animé la civilisation la plus rationnelle, celle qui va croître avec l’esprit scientifique, rationaliste et positiviste, repose sur une histoire invraisemblable, celle d’un Dieu qui s’offre aux hommes pour les sauver, dans la personne de son Fils, qui souffre, qui meurt et qui ressuscite.
On peut admettre rationnellement qu’un peuple fête religieusement sa libération, ou qu’un dieu demande un sacrifice humain, mais ce qui est le fondement de la religion chrétienne dépasse absolument l’entendement.
Toutefois, ce que le message de Pâques dépasse, c’est la rationalité médiocre, celle où la « ratio » n’est que le calcul technique ou au mieux le raisonnement.
Toutefois, ce que le message de Pâques dépasse, c’est la rationalité médiocre, celle où la « ratio » n’est que le calcul technique ou au mieux le raisonnement.
En 2012, Benoît XVI avait souligné le mot de Marie-Madeleine, le premier témoin de la résurrection : l’Espérance, cette vertu qui réconcilie la foi et la raison parce qu’elle donne une raison de vivre, parce qu’elle apporte un sens dans une existence qui n’en a guère sans elle.
Pâques marque une renaissance. La lumière qui éclaire cette renaissance est comme celle d’une seconde création qui donne son sens à la première. Chaque homme peut renaître à lui même s’il se confie à cette lumière. Chacun peut effectuer cette conversion pour accéder à une nouvelle vie.
Pour celui qui s’engage dans les affaires de la Cité, pour lequel la politique est une vocation, pas un métier, cette conversion doit revêtir trois visages.
Le premier est celui de l’Ethique. Dans son encyclique Redemptoris Hominis, Jean-Paul II écrivait : « Le développement de la technique et le développement de la civilisation de notre temps, marqué par la maîtrise de la technique, exigent un développement proportionnel de la vie morale et de l’éthique. » Plus la raison technique et scientifique avance, plus la raison morale doit avancer aussi pour que l’équilibre ne soit pas rompu.
Le premier est celui de l’Ethique. Dans son encyclique Redemptoris Hominis, Jean-Paul II écrivait : « Le développement de la technique et le développement de la civilisation de notre temps, marqué par la maîtrise de la technique, exigent un développement proportionnel de la vie morale et de l’éthique. » Plus la raison technique et scientifique avance, plus la raison morale doit avancer aussi pour que l’équilibre ne soit pas rompu.
Deux exigences se manifestent alors.
D’abord, celle de la vérité. La politique semble être la représentation la plus visible de la Comédie Humaine. Le machiavélisme ou au moins la tartuferie paraissent y régner sans partage. Notre pays s’y complaît avec délectation en haut et fatalisme en bas. Que le Président du grand parti de « droite » dise à la fois qu’il est pour et contre le mariage unisexe selon le public auquel il s’adresse n’étonne plus. Que ceux qui écrivent les plaidoyers en faveur de la justice sociale et les déclarations de guerre à la finance vivent comme des nababs agace mais ne révolte pas. C’est pour un Chrétien en politique, une grande force de faire sienne la phrase de Jean : » La vérité vous rendra libre ».
La seconde exigence, c’est celle du choix de la vie contre tous les renoncements, les replis rabougris sur l’individualisme, le matérialisme, le relativisme et finalement le nihilisme, ces différents masques de la « culture de mort ». La Fête de Pâques est avant tout celle de la vie, du triomphe de la vie sur la mort, de l’espérance libératrice sur toutes les formes de régression désespérée de ceux qui disent : » A quoi bon ? » Pourquoi laisser vivre celui qui avant même de naître est « de trop » ? Pourquoi prolonger la vie de celui qui pèse inutilement sur les autres ? Pourquoi refuser des unions contraires à la vie mais qui ne gênent pas les autres ? Parce que cela est contraire à la vérité de la vie, de la vie humaine dont le coeur est la relation à l’autre, l’autre indispensable à la naissance d’un nouvel autre, qui dès sa conception a droit au respect et à la liberté de vivre, l’autre qui mérite la compassion jusqu’au terme de sa vie.
Le sépulcre vide que découvre Marie-Madeleine est l’antithèse du « sépulcre blanchi » que Jésus lance aux Pharisiens. Il y a ceux qui vivent en étant déjà morts, parce qu’ils acceptent le mensonge et le mal, qu’ils se contentent de repeindre pour les rendre plus présentables. Il y a ceux qui ont choisi de vivre en saisissant cette chance de la nouvelle vie.
« Je suis le chemin, la vérité et la vie » disait le Christ.
Ce sont aussi les trois visages d’une conversion politique.
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