Amin Maalouf, Alain Finkielkraut:
la France est leur terre d’élection
par Christian Vanneste
Amin Maalouf est franco-libanais et issu d’une famille tissée de la diversité des chrétiens d’Orient. Alain Finkielkraut est un Français dont la famille juive polonaise a subi la persécution nazie.
Tous deux sont venus d’ailleurs, mais l’un et l’autre participent à l’enrichissement du trésor qui leur est commun : la langue française. Au-delà de leurs communautés nationales ou religieuses d’origine, à l’égard desquelles ils cultivent l’un et l’autre une lucidité distante mais nullement indifférente, la France est leur terre d’élection, parce que c’est celle qui a accueilli et abrité leur pensée. Or, leur réflexion a abordé le même rivage : celui, passionnant ou inquiétant, de l’identité. Pour le premier, qui se voudrait sans doute citoyen du monde, elle est meurtrière, pour le second, elle est devenue malheureuse.
De quelle identité s’agit-il ? Amin Maalouf place au premier plan l’identité personnelle. Une personne ne se résume pas à une appartenance qui serait dominante. Elle peut être partagée entre celle d’où elle vient et celle du pays où elle vit. Elle peut en ressentir plusieurs et même en changer. Pour lui, l’identité communautaire enferme. Elle peut être fallacieuse et meurtrière. Le livre d’Amin Maalouf, Les Identités meutrières, est ainsi rempli des bons sentiments d’un immigré de haut niveau, humaniste, membre d’une communauté internationale qui est celle de la culture et de l’écriture.
Mais la mondialisation qui se traduit plus par l’uniformisation nord-américaine que par l’universalité humaniste fait naître le besoin d’identité, une identité réinventée plus que conservée chez les migrants, une identité souvent malheureuse chez les autres, chez les Français en particulier.
C’est le thème du dernier livre d’Alain Finkielkraut. Le besoin d’identité, c’est d’abord la résistance du citoyen, du membre de la Cité pour ne pas être réduit à n’être qu’un travailleur-consommateur. Mais cette résistance ne trouve qu’une faible ligne de défense dans la fragilité de l’identité nationale. « Nulle hérédité n’empêche les héritiers que nous sommes de laisser l’héritage en plan », écrit Finkielkraut.
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Lire la suite: www.bvoltaire.fr
De quelle identité s’agit-il ? Amin Maalouf place au premier plan l’identité personnelle. Une personne ne se résume pas à une appartenance qui serait dominante. Elle peut être partagée entre celle d’où elle vient et celle du pays où elle vit. Elle peut en ressentir plusieurs et même en changer. Pour lui, l’identité communautaire enferme. Elle peut être fallacieuse et meurtrière. Le livre d’Amin Maalouf, Les Identités meutrières, est ainsi rempli des bons sentiments d’un immigré de haut niveau, humaniste, membre d’une communauté internationale qui est celle de la culture et de l’écriture.
Mais la mondialisation qui se traduit plus par l’uniformisation nord-américaine que par l’universalité humaniste fait naître le besoin d’identité, une identité réinventée plus que conservée chez les migrants, une identité souvent malheureuse chez les autres, chez les Français en particulier.
C’est le thème du dernier livre d’Alain Finkielkraut. Le besoin d’identité, c’est d’abord la résistance du citoyen, du membre de la Cité pour ne pas être réduit à n’être qu’un travailleur-consommateur. Mais cette résistance ne trouve qu’une faible ligne de défense dans la fragilité de l’identité nationale. « Nulle hérédité n’empêche les héritiers que nous sommes de laisser l’héritage en plan », écrit Finkielkraut.
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