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domingo, 13 de abril de 2014

La politique est devenue une machine à accorder des allocations à des populations jamais rassasiées et qui en demandent toujours plus.


L’effondrement intellectuel 
de la classe politique française

par Mike Borowski



Je ne suis pas de gauche mais j’ai regardé avec intérêt le discours de politique générale du nouveau Premier ministre. Malheureusement bien médiocre. Ni vision, ni perspective, ni joute oratoire brillante, juste du convenu sorti de l’esprit d’un conseiller venant de grandes écoles.

Pourtant, je ne veux pas jeter la pierre à Manuel Valls. Il est le produit d’une époque qui se contente de très peu, comme si la France avait décidé d’effacer d’un coup de plume des siècles de splendeur. Manuel Valls et nos élites dirigeantes de droite comme de gauche ont réussi depuis 15-20 ans à banaliser la politique, à la rendre toute petite. Alors que la chose publique était de tout temps un grand bien.

Ainsi, on n’assiste plus à des guerres d’idéologies contre d’autres idéologies, mais à de petites batailles d’assistantes sociales contre d’autres assistantes sociales. Oui, la politique est devenue une machine à accorder des allocations à des populations jamais rassasiées et qui en demandent toujours plus.

J’ai été saisi également par la faiblesse des derniers débats télévisés. On ne parlait plus de grandeur de la France ou de sa place dans le monde, mais du quotidien des Français comme s’il fallait satisfaire la ménagère de moins de 50 ans chère à TF1. Elle consomme pour toute la famille, peut-être influence-t-elle le vote de toute la famille ? Je ne sais pas, n’étant pas un communicant. Ce qui est certain, c’est le nivellement par le bas dont l’affligeant duel entre NKM et Hidalgo était le point d’orgue.

Mais où est passée la statue du commandeur ? Cet homme d’État ou ce monarque admiré de tous dépassant les clivages partisans ! Notre pays, dans toute son histoire, en comptait par dizaines ! Il n’existe plus. Aujourd’hui, c’est le vide. On fait place à des petits technocrates ternes que nos écoles d’administration produisent en masse. Sans envergure et sans courage, ceux-ci dirigent la France depuis des décennies en comptable, comme si la fille aînée de l’Église ne se résumait qu’à des chiffres ou des calculs.

Les Français, dans leur grande majorité, ne s’y trompent pas : ils ne veulent plus donner leurs voix à des hommes qu’ils n’admirent plus, qu’ils considèrent comme leurs égaux. À quoi bon voter pour Monsieur tout le monde ou pour un homme normal ? La politique n’a rien de normal, elle est faite pour des gens qui se doivent d’être exceptionnels !

Oui, mais voilà, l’exception n’est plus la règle, et seule persiste la médiocrité.

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