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martes, 5 de noviembre de 2013

Enquête sur la révolution des valeurs: un précieux éclairage sur une génération qui compte bien peser de tout son poids sur la vie politique et culturelle des années à venir.


Et la France se réveilla

par Gérard Leclerc




Raphael Stainville & Vincent Trémolet
Et la France se réveilla
Enquête sur la révolution des valeurs
Parution : 18 / 09 / 2013
288 pages, 18 € 
ISBN : 9782810005642

Il fallait que la Manif pour tous suscitât au plus vite l’initiative de ces historiens du présent que sont les journalistes. Vincent Trémolet de Villers, rédacteur en chef du « Figaro Hors-Série » et Raphaël Stainville, journaliste politique au « Figaro Magazine » ont été les premiers à relever le défi, et leur livre-enquête intitulé « Et la France se réveilla » constitue un document précieux pour établir la chronique des événements que nous avons vécus.

« Un an de manifestations monstres, de vagues de drapeaux, d’actions ciblées, de happenings permanents, de nuages de fumigènes et de gaz lacrymogènes, de torses nus et de masques blancs, de sourires de Marianne, de salopettes roses, de veillées à la bougie et de cache-cache avec la police. Un an dans la rue, sur Facebook, sur Twitter, à suivre les ministres, à cadrer des banderoles, à porter un sweat-shirt dérisoire à l’automne, provoquant au printemps, interdit à l’été. Un an à s’engueuler dans les cafés pour savoir qui, de la Manif pour tous, des veilleurs ou du Printemps Français étaient les plus efficaces. À comparer les mérites des blogs, à s’échanger des citations d’Aragon et de Bernanos, à chanter Piaf et la Marseillaise, à admirer le courage de jeunes filles en rose devant les rangées de CRS, à découvrir les murs des commissariats, les longues heures de garde à vue, les avocats, les journalistes, les députés qui défilent rue de l’Évangile…»

Joli travelling pour évoquer l’incroyable densité de ces mois intenses qui ont vu s’organiser un des mouvements de protestation les plus puissants de la période contemporaine. Les observateurs les plus improbables ont été invités à donner leur verdict sur cet épisode qui défie les canons et les codes de toute une culture contemporaine  : « C’est Jean-Christophe Cambadélis qui reconnaissait, lors d’une conversation à bâtons rompus que dans une perspective “gramscienne” on pouvait parler d’une “défaite culturelle” pour la gauche.» Gramsci, pour ceux qui l’ignoreraient est ce génial intellectuel communiste italien, emprisonné par Mussolini, qui avait établi qu’il n’y avait pas de conquête durable du pouvoir sans conquête des esprits, ce qui supposait une action culturelle de fond au cœur de la société. On comprend à quel point l’appréciation de Cambadélis porte loin.

Un autre orfèvre en la matière, Julien Dray, l’inventeur de SOS racisme, n’est pas moins précis et finalement admiratif  : « Cette génération Manif pour tous partage les mêmes codes, les mêmes références, les mêmes combats et, finalement, la même interprétation du monde. C’est ce qui fait sa force. Elle veut se protéger et défendre une identité morale, sociale et culturelle face à un monde nouveau, envahissant, percutant et dérangeant l’histoire. Au sens littéral du terme, avant d’être politique, il s’agit d’une réaction qui se coalise. »

Trémolet et Stainville sont d’une droite revendiquée, intellectuellement rebelles à des accommodements idéologiques. D’ailleurs, ils annoncent la couleur avec une phrase en exergue de leur livre  : « Les gens de gauche inventent des idées nouvelles  ; quand elles sont usées, la droite les adopte. » On ne saurait mieux dire qu’ils n’ont aucune indulgence pour les compromis en faveur de la culture dominante. C’est donc, de leur point de vue politique, qu’ils observent la manœuvre de la Manif pour tous, à laquelle ils attribuent la vertu d’avoir « recentré» la droite sur ses valeurs. Et parmi celles-ci, il y a la référence directe à l’héritage chrétien de la France.

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