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domingo, 8 de septiembre de 2013

"Les despotes eux-mêmes ne nient pas que la liberté ne soit excellente ; seulement ils ne la veulent que pour eux-mêmes, et ils soutiennent que tous les autres en sont tout à fait indignes" Tocqueville

La route vers le totalitarisme

Par Henry Hazlitt

Comme l’affirmait Jean-François Revel, nous sommes en permanence sous la menace d’une tentation totalitaire. C’est l’essence du propos de Hazlitt dans ce texte. Il nous décrit les nouvelles formes que peut prendre le totalitarisme moderne, et la tentation totalitaire qui guette les États-Unis.

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... « l'État » (le nom imposant de la clique au pouvoir) ne peut exercer un contrôle total sur l'économie que s’il exerce un contrôle total sur les importations et les exportations, sur les prix, les taux d'intérêt et les salaires, sur la production et la consommation, sur l'achat et la vente, sur les salaires ou les dépenses de revenus, sur les emplois, sur les professions, sur les travailleurs – sur ce qu'ils font, ce qu'ils reçoivent et où ils vont – et enfin, sur ce qu'ils disent et même ce qu'ils pensent.
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Tout ce que les totalitaires veulent, c'est le contrôle total. Cela ne signifie pas nécessairement qu'ils veulent la suppression totale. Ils suppriment simplement les idées avec lesquelles ils ne sont pas en accord, ou dont ils se méfient, ou dont ils n'ont jamais entendu parler avant, ainsi que les actions qu'ils n'apprécient pas, ou dont ils ne peuvent pas voir la nécessité. Ils laissent l'individu parfaitement libre de les approuver, et parfaitement libre d'agir d'une manière qui sert leurs fins – ou d’être indifférent à leur égard. Bien sûr, ils les contraignent également à des actions telles que des dénonciations arbitraires d’opposants (ou plutôt que l’État considère comme opposants), ou de personnes qui refuseraient d’aduler le leader du moment. Qu'aucun individu dans la Russie actuelle ne fasse l'objet d'une adulation constante, dont Staline était principalement l’objet, signifie qu'aucun successeur n'a encore réussi à obtenir la puissance incontestée de Staline.

Dès que nous comprenons le totalitarisme « total », nous sommes dans une meilleure position pour comprendre les degrés du totalitarisme. Ou plutôt – puisque le totalitarisme est par définition total – il serait sans doute plus exact de dire que nous sommes dans une meilleure position pour comprendre les étapes sur la voie du totalitarisme.

À partir de là où nous sommes, nous pouvons soit évoluer vers le totalitarisme, soit vers la liberté. Comment rester là où nous sommes aujourd'hui ? Comment dire dans quelle direction nous avons progressé ? Dans cette sphère idéologique, à quoi ressemble notre carte ? Quelle est notre boussole ? Quels sont les points de repère ou les constellations pour nous guider ?

Il est un peu difficile, comme le montre l'utilisation nébuleuse et contradictoire de ce terme, de s’entendre sur ce que signifie véritablement la liberté. Mais il n'est pas trop difficile de s'entendre sur ce que signifie véritablement l'esclavage. Et il n'est pas trop difficile de reconnaître l'esprit totalitaire lorsque nous le rencontrons. Sa marque exceptionnelle est un mépris pour la liberté. Autrement dit, elle est un mépris pour la liberté d'autrui.

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Trois grandes tendances ou principes marquent la dérive vers le totalitarisme.

  1. Le premier et le plus important, parce que les deux autres en découlent, est la pression pour une augmentation constante des pouvoirs de l’État, par un élargissement constant de la sphère publique d'intervention. C'est la tendance vers davantage de réglementation dans toutes les sphères de la vie économique, vers davantage de restrictions des libertés de l'individu.
  2. La deuxième grande tendance qui marque la dérive vers le totalitarisme est celle vers de plus en plus de concentration du pouvoir dans les mains de l’État central.
  3. La troisième tendance qui marque la dérive vers le totalitarisme est la centralisation croissante et la concentration du pouvoir dans les mains du président au détriment des deux branches coordonnées de l’État, le Congrès et les tribunaux. 

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