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miércoles, 15 de mayo de 2013

Le patron légendaire de Bibendum a choisi de vivre à l’écart dans une humble institution religieuse.

GRAND PATRON
FRANCOIS MICHELIN FAIT RETRAITE

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Quels échos vous parviennent du monde extérieur ? 

On entend que les Français dépriment, qu’ils n’ont plus confiance dans leurs dirigeants, dans leurs entreprises… Quand vous regardez par le ­hublot d’un avion et que vous entrez dans un nuage, quelle impression avez-vous ? [Silence.]  Il n’y a plus de boussole ! Et beaucoup de gens ne veulent pas se poser la question de ­savoir pourquoi on en est là.

C’est une responsabilité collective ?

Elle vient un peu des journalistes… le désir de cohésion du politiquement correct... On écarte son désir de comprendre. On se dit : “Je suis à la mode, je suis moderne…” C’est une paresse intellectuelle. Un bon ingénieur, c’est celui qui n’est ­jamais content de ce qu’il sait. Le mode d’emploi pour remettre la France d’aplomb est simple : c’est le respect de la réalité.

Depuis 2009, 1 250 usines ont fermé en France. Notre industrie a-t-elle encore un avenir face à des pays où les ouvriers sont sous-payés ?

Le problème, ce ne sont pas les ­salaires, c’est que ces gens travaillent beaucoup plus que nous ! Parce qu’un homme qui travaille, c’est un homme qui se construit et qui peut sortir les choses qu’il porte en lui ! Moins on travaille, moins on sort de choses.

C’est le sens de votre devise : “Deviens ce que tu es” ?

Cette phrase n’est pas de moi mais d’un poète de l’Antiquité, ­Pindare. Et de Nietzsche aussi, il me semble. Vous connaissez l’histoire des trois tailleurs de pierre ? On leur demande : “Qu’est-ce que tu fais ?” Le premier dit : “Je taille une pierre.” Le deuxième : “Je fais une sculpture.” Et le troisième : “Je construis une cathédrale.” Alors, peu importe la taille de la cathédrale si c’est quelque chose qui a un sens. Le drame de la France, c’est qu’il y a un ministère du Travail et pas un ministère de l’Œuvre ! Il y a une perte de sens.

Il n’y a plus d’ambition collective ?

Ce n’est pas ça. Pourquoi ça marche en Allemagne ? Parce qu’ils ont renoncé à la lutte des classes pour admettre l’économie sociale de marché. En France, non.

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