Par BEATRICE PARRINO
Conçu pour sortir les gens de la pauvreté, il redistribue à l'aveugle,
décourage le travail et fabrique des assistés.
Son coût : 660 milliards par an.
Jean-Marc Ayrault serait-il plus drôle que François Hollande ? En septembre dernier, à la pique du commissaire européen Olli Rehn - "la réforme des retraites est une réforme à la française" -, le Premier ministre répliquait : "C'est un hommage. Je suis fier d'être français." Sourires et crispations à Bruxelles. Quelques jours auparavant, le New York Times ne se privait pas lui non plus de porter un coup de griffe à notre modèle social, qui nous rendrait "fiers". Décidément ! Le quotidien américain détaillait les raisons de ce cocorico collectif : "Les soins de santé et les pensions sont de qualité en France. La retraite se prend à 60 ans ou moins. Beaucoup de Français disposent de cinq à six semaines de vacances chaque été. Ils travaillent en moyenne 35 heures par semaine et possèdent d'importants moyens de lutte et de recours contre les licenciements."
Certes, il y a des approximations dans cette description, mais cela s'approche de la réalité : nous sommes tous des enfants gâtés. Notre État-providence, l'un des plus généreux au monde, nous arrose. À tel point que ce paquebot à 660 milliards d'euros de dépenses annuelles fuit à tous les étages : les organismes d'assurance-chômage, d'assurance-maladie, le système des retraites, les allocations familiales sont en déficit chronique. Là où le bât blesse, c'est lorsque, malgré ce système dispendieux, près de 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Cherchez l'erreur...
Acheter la paix sociale
Le problème n'est pas nouveau. Mais nous voilà désormais au bord du naufrage, emportés par une triple crise de légitimité, d'efficacité et de viabilité financière.
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