Lille, un diocèse en fête
Il y a tout juste 10 ans, le 25 octobre 1913, Pie X détachait Lille de l’autorité de l’évêque de Cambrai, et l’érigeait en diocèse. Sous l’impulsion de Mgr Laurent Ulrich, évêque de Lille, le diocèse s’est préparé pendant deux ans à la célébration de ce centenaire. Trois années jalonnées de nombreux évènements et rencontres, au cours desquelles les fidèles ont pu ensemble parcourir l’histoire de leur jeune diocèse, et débattre sur la place du chrétien au sein de la société, une thématique centrale dans un diocèse marqué par une forte tradition sociale.
Les journées du 25, 26 et 27 octobre clôtureront donc ces trois années jubilaires. Le point d’orgue de ce triduum festif sera la messe du 27 octobre, présidée par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, et envoyé spécial du Pape pour l’occasion, en présence de plusieurs évêques, en la cathédrale Notre-Dame de la Treille.
Mgr Laurent Ulrich est évêque de Lille, et vice-président de la conférence épiscopale française. Il dresse pour nous le bilan de ces trois années jubilaires
C’est pas tellement une crise de la famille qu’une crise de la société notamment occidentale par rapport à la famille. La famille apparaît comme une valeur sûre, une valeur refuge. Il y a de grandes attentes sur la famille. Et en même temps, c’est là le paradoxe, il y a tant de familles brisées. Par exemple en France 28% des personnes vivent dans une famille réduite à une personne, c’est-à-dire dans une situation de célibat choisie ou subie. Cette prégnance d’un individualisme qui se traduit dans les faits alors même que la famille reste une valeur très prisée. C’est là où est le paradoxe. Nous voyons et nous sommes inquiets de ce phénomène qui va croissant, de femmes qui se trouvent seules à élever des enfants et donc à la fois elles, comme leurs enfants souffrent du manque d’une présence masculine et paternelle pour différentes raisons. Et d’une part, souvent, tombent dans une certaine pauvreté et d’autre part, cette situation est bien sûr source de nombreux déséquilibres et sont un obstacle à l’épanouissement soit de ces femmes soit de leurs enfants.
On parle dans le communiqué de répondre aux exigences de l’homme contemporain globalisé. C ’est des exigences purement du 21 °siècle ,de plus en plus. Est-ce que la mission vous est rendue encore plus difficile d’après vous ?
La mission ,certes, n’est pas facile mais là encore, pour reprendre les termes du Pape émérite Benoît XVI, nous avons dans le Concile Vatican II une boussole pour aujourd’hui et notamment un élément très important a été d’insister dans le Concile Vatican II sur le dialogue. Ça a été rappelé encore aujourd’hui la déclaration finale de Paul VI après le Concile Vatican II disant nous sommes dans les années’60 donc il y a un affrontement entre la vision anthropologique telle qu’elle est portée par l’Église et une vision disons d’un humanisme qui se veut d’un humanisme sans Dieu. Et Paul VI disait « cet affrontement a-t-il conduit à une guerre, a-t-il conduit à des anathèmes ? Point du tout. Il y a eu une volonté en tout cas de la part de l’Église de dialoguer, de retrouver un certain bon sens sur la vie familiale.
La famille doit revenir au centre de l’intérêt politique, culturel et économique. Est-ce que ça veut dire que la famille n’est plus au centre de l’intérêt de la société si on va jusqu’au bout du raisonnement ?
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