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lunes, 12 de agosto de 2013

La toile de fond de l’Ancien Régime, c’est cette fracture entre le pouvoir et le peuple, notamment avec cette classe moyenne qui disserte, qui réfléchit, qui se réunit, mais qui est exclue des décisions, simplement par défaut de démocratie

Crise : nous sommes dans une situation semblable à 1789 


Tout prête aujourd’hui à croire que nous vivons, en France comme en Europe, une réaction nobiliaire du même ordre que celle qui avait exaspéré les Français dans les années 1780.

La réaction nobiliaire est un phénomène simple à comprendre :face à un monde traversé d’innovations technologiques profondes, qui débouchent sur la révolution industrielle, face à une montée sourde de la contestation, notamment due aux inégalités fiscales, l’aristocratie se crispe sur ses privilèges.

Quelques événements symboliques ont jalonné cette histoire d’une réaction sociale profonde avant la Révolution.En 1775, Saint-Germain, ministre de la Guerre, introduit les châtiments corporels dans l’armée et supprime la vénalité des offices. Les roturiers fortunés ne peuvent donc plus acheter de charges d’officiers dans l’armée, puisqu’à cette époque une charge d’officier s’achetait.C’est alors une façon habile d’interdire la promotion sociale dans la troupe, c’est-à-dire la possibilité pour un roturier d’occuper un poste traditionnellement confié à un héritier de la noblesse, et de verrouiller la force militaire en y réservant les places de décision aux seuls aristocrates.En 1781, Ségur durcit par un édit resté fameux les conditions de noblesse à remplir pour accéder aux charges d’officiers.L’armée devient alors le symbole d’un ordre féodal réactionnaire, ce qui explique une grande partie de la fureur révolutionnaire à venir chaque fois que Louis XVI rassemblera des troupes dans ou autour de Paris.

L’apothéose de la réaction nobiliaire arrive probablement avec la querelle du droit de vote aux États Généraux.Lorsque ceux-ci se réunissent à Versailles, le roi n’a pas tranché sur les modalités de scrutin. Le vote se fera-t-il en une seule assemblée, ce qui donne au Tiers, représentant 95% de la population et la moitié seulement des représentants, une majorité de fait? Ou bien se fera-t-il par ordre, ce qui confère à la noblesse et au clergé une forte prépondérance sur le Tiers ?

On se souvient que le serment du Jeu de Paume du 6 mai 1789, prêté par les députés du Tiers qui se proclament «députés des Communes», pose à lui seul les bases de la Révolution: les États Généraux ne sont pas une réunion d’ordres, la France n’est pas une juxtaposition de classes sociales qui se côtoient sans se mélanger. La France est une nation où chaque ordre appartient à un tout qui délibère ensemble.

La réaction nobiliaire incarne le refus de cette vision nationale. Pour la noblesse de l’époque, la France n’est pas un corps où chacun a les mêmes droits. La France possède un ordre où le sommet a des privilèges naturels qui lui interdisent de partager la volonté du peuple.


UNE DETTE ÉCRASANTE ...

L’INJUSTICE FISCALE ...

UN ÉTAT IRRÉFORMABLE ...

LA CRISE DE LA REPRÉSENTATIVITÉ ...

LE GRAND IDÉAL DES LUMIÈRES ...

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