Sommes-nous suffisamment anticommunistes ?
Par Pascal Avot
Attention, vous risquez d'être surpris. Au moment où vous lisez ces lignes, six pays vivent sous une dictature de parti unique communiste : Cuba, Cambodge, Vietnam, Corée du Nord, Chine, Laos.
Plus d'un milliard et demi d'humains.
Une population plus nombreuse que la somme de tous les Musulmans.
Avec l'aimable participation de la Chine, il n'y a jamais eu autant d'otages du monopartisme communiste qu'aujourd'hui.
Pourquoi croyons-nous le contraire ?
Le communisme est amphibie
Bien sûr, des choses ont changé. Certains pays communistes ont fait une place au soleil, parfois énorme, aux entreprises privées. Mais rappelons deux choses. D'abord, la NEP (Nouvelle Politique Économique) de Lénine, de 1921 à 1924, fut la première expérience associant le monopartisme bolchévique au secteur privé – ce qui permit au peuple de respirer avant l'interminable apnée stalinienne. Tenter de nouveau cette expérience n'est donc pas une aventure extérieure au marxisme-léninisme : la mixité "politique communiste + économie privée" a été pratiquée par Lénine : elle est autorisée par le Dogme. D'autre part, les grandes entreprises chinoises, toutes sans exception, sont soumises à la surveillance d'un membre du Parti. Soit qu'il appartienne au Directoire de l'entreprise, soit qu'il le conseille. De sorte que les stratégies de ces entreprises ne contreviennent jamais aux intérêts du Parti – et que, vous vous en doutez bien, le Parti se sert au passage. Si bien que non seulement la mixité chinoise contemporaine est communiste dans son principe, mais elle sert le Parti, qui l'a conçue et en retire nombre de bénéfices. Elle le renforce.
Bons baisers du matérialisme dialectique
Pour le reste, rien n'a fondamentalement changé. Un peu moins de terreur, mais le Laogai, le réseau de camps de concentration chinois, est toujours en activité, et la Chine exécute plus de condamnés à mort chaque année que tous les autres États additionnés.
...........
Le grand aveuglement
Notre habitude de sous-estimer nos adversaires explique notre incapacité à croire que le communisme pouvait survivre à l'explosion de l'URSS.
Nous avons inventé "la fin des idéologies", par imprévoyance, par inculture et par orgueil.
Cette abolition de l'antagonisme Est-Ouest était si rassurante que le mainstream y accorda un crédit définitif, verrouillé par la bonne conscience, et que les faits ne pourraient plus démentir.
Le communisme eut alors l'étrange privilège de poursuivre sa route incognito : tout le monde le donnait pour refroidi.
Que plus d'un milliard et demi d'humains soient aujourd'hui encore, et peut-être encore pour longtemps, soumis à la cruauté d'un Parti Communiste, et que nous réagissions à cette information par "Mais le communisme, c'est fini, vieux !" est un scandale considérable, tant sur le plan de la morale que de la connaissance, et c'est le signe que notre belle intelligence libérale est capable de passer à côté d'une réalité aux dimensions colossales, sans la voir, simplement parce qu'on nous a dit que cette réalité n'existait plus.
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Lire ici: www.contrepoints.org
Le communisme est amphibie
Bien sûr, des choses ont changé. Certains pays communistes ont fait une place au soleil, parfois énorme, aux entreprises privées. Mais rappelons deux choses. D'abord, la NEP (Nouvelle Politique Économique) de Lénine, de 1921 à 1924, fut la première expérience associant le monopartisme bolchévique au secteur privé – ce qui permit au peuple de respirer avant l'interminable apnée stalinienne. Tenter de nouveau cette expérience n'est donc pas une aventure extérieure au marxisme-léninisme : la mixité "politique communiste + économie privée" a été pratiquée par Lénine : elle est autorisée par le Dogme. D'autre part, les grandes entreprises chinoises, toutes sans exception, sont soumises à la surveillance d'un membre du Parti. Soit qu'il appartienne au Directoire de l'entreprise, soit qu'il le conseille. De sorte que les stratégies de ces entreprises ne contreviennent jamais aux intérêts du Parti – et que, vous vous en doutez bien, le Parti se sert au passage. Si bien que non seulement la mixité chinoise contemporaine est communiste dans son principe, mais elle sert le Parti, qui l'a conçue et en retire nombre de bénéfices. Elle le renforce.
Bons baisers du matérialisme dialectique
Pour le reste, rien n'a fondamentalement changé. Un peu moins de terreur, mais le Laogai, le réseau de camps de concentration chinois, est toujours en activité, et la Chine exécute plus de condamnés à mort chaque année que tous les autres États additionnés.
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Le grand aveuglement
Notre habitude de sous-estimer nos adversaires explique notre incapacité à croire que le communisme pouvait survivre à l'explosion de l'URSS.
Nous avons inventé "la fin des idéologies", par imprévoyance, par inculture et par orgueil.
Cette abolition de l'antagonisme Est-Ouest était si rassurante que le mainstream y accorda un crédit définitif, verrouillé par la bonne conscience, et que les faits ne pourraient plus démentir.
Le communisme eut alors l'étrange privilège de poursuivre sa route incognito : tout le monde le donnait pour refroidi.
Que plus d'un milliard et demi d'humains soient aujourd'hui encore, et peut-être encore pour longtemps, soumis à la cruauté d'un Parti Communiste, et que nous réagissions à cette information par "Mais le communisme, c'est fini, vieux !" est un scandale considérable, tant sur le plan de la morale que de la connaissance, et c'est le signe que notre belle intelligence libérale est capable de passer à côté d'une réalité aux dimensions colossales, sans la voir, simplement parce qu'on nous a dit que cette réalité n'existait plus.
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Lire ici: www.contrepoints.org
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