«Le recul des valeurs judéo-chrétiennes favorise le mensonge»
- Qu'est-ce que mentir ?
- Comment en arrive-t-on à mentir ?
- Qui sont les menteurs ?
- Comment vivent-ils ?
- Quel profit tirent-ils du mensonge ?
- Est-il possible d'imaginer un homme et une société sans mensonges ?
INTERVIEW - Comptes dissimulés de l'ex-ministre du Budget Jérome Cahuzac, mensonge et plagiats de Gilles Bernheim, le mensonge est-il devenu partie intégrante de la vie publique ? «Les tentations d'y recourir sont de plus en plus grandes», explique le sociologue Michel Fize au Figaro.
Avez-vous constaté dans vos recherches une progression du mensonge?
L'extrême compétition entre les individus, sur le marché du travail notamment, nous pousse à mentir. Plus les personnes sont haut placées, plus les postes convoités sont stratégiques et rares, plus les tentations de mentir sont grandes. La compétitivité de notre société ne justifie pas les mensonges mais peut permettre de les expliquer. Une fois enclenché la spirale du mensonge, il est quasi impossible d'en sortir à moins d'être pris la main dans le sac: c'est le cas de Jérome Cahuzac ou de Gilles Bernheim.
Est-ce la société dans laquelle nous vivons qui nous encourage à mentir?
Le développement du mensonge fait partie de ce que j'appellerai, un peu pompeusement, «la décadence des moeurs». Le mensonge n'avait pas sa place dans la tradition judéo-chrétienne. «Tu ne mentiras point» est d'ailleurs l'un des dix commandements. Notre socle de valeurs communes est malmené, alors que l'individualisme et les valeurs personnelles prennent de plus en plus d'importance. La hiérarchie de nos valeurs aujourd'hui, qui place la réussite personnelle avant la solidarité ou la fraternité, fait que certains peuvent être prêts à tout pour occuper un poste haut placé, gagner de l'argent, progresser. Dans ce contexte de déclin des valeurs communes, auquel il faut ajouter les difficultés économiques, recourir au mensonge est tentant.
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