Translate

viernes, 16 de enero de 2015

La religion, condition de la paix


Les conditions culturelles 
et spirituelles de la paix

par Henri Hude


Dans le numéro n° 55 (Juil.-Sept. 2009), de la revue Humanitas, de l'Université catholique pontificale du Chili, le philosophe Henri Hude, membre du Conseil des collaborateurs de la revue, publiait un essai dans lequel il analyse, depuis la perspective de la philosophie morale et politique, les discours du pape Benoît XVI et du président américain Barak Obama, au Moyen Orient. Dans un entretien à l’agence Zenit (26/08/09), Henri Hude, ancien professeur à l'Institut Jean-Paul II pour la famille, à Rome, revenait sur cet essai : « Comment la religion peut être facteur fondamental de paix. »

ZENIT :Henri Hude, pourquoi un tel parallèle entre les discours de Benoît XVI et ceux de Barak Obama ?

Henri HUDE. — L'humanité a besoin de prendre « un nouveau départ », pas seulement au Moyen-Orient. Benoît XVI et Barak Obama l'affirment et emploient la même expression. C'est leur premier et leur dernier mot. Le but où tend ce « nouveau départ » est la paix universelle. Tous deux veulent y tendre sans utopie. Ce « nouveau départ » n'est possible, selon eux deux, qu'avec une prise en compte sérieuse de la religion. Les deux hommes prêtent donc une attention particulière aux conditions culturelles et spirituelles de la paix universelle. Leurs perspectives sur l'avenir, différentes mais croisées, suggèrent une possible recomposition positive du paysage global, spirituel et temporel.

Quel est selon vous l'apport essentiel de leurs interventions parallèles ?

Dire que la religion peut être facteur de paix. Barak Obama pense que les religions peuvent vivre ensemble harmonieusement en se soumettant à la norme d'une philosophie assurant l'égalité et la liberté des opinions et traditions, au sein d'une constitution politique visant à rassembler toute la pluralité dans l'unité, sans l'annuler. « E pluribus Unum ». Et à cette condition, leur apport à la société est très positif.

Benoît XVI dit encore mieux, à mon avis, à savoir : comment ce modèle théorique peut marcher, sans se dégrader dans l'utopie, ou dans la manipulation ? Benoît XVI parle moins de la religion en général, qu'il ne traite méthodiquement, avec réalisme et respect, les diverses relations particulières en présence : entre le christianisme et les Lumières ; entre les Lumières et l'islam ; entre le christianisme et l'islam. Il tient compte aussi du judaïsme, bien sûr.

Vous mettez donc les Lumières au nombre des religions ?

Bien entendu. C'est vrai même des Lumières en leur phase actuelle, toute relativiste. On se dit qu'il serait plus simple de reconnaître mutuellement nos « opinions » sans chercher de « vérité absolue »... Mais ce n'est pas si simple. Car s'il n'y a pas de vérité absolue, cela même devient la vérité absolue et alors il y a encore une vérité absolue. Et cette dernière « vérité absolue » n'est pas une simple règle pratique utile à la tolérance, mais c'est une croyance métaphysique déterminée, jointe à tout un système de permissions et d'interdictions. Si chaque esprit individuel est susceptible de faire surgir une vérité, nous sommes en plein polythéisme, ou panthéisme.

Les Lumières ont donc tout à fait raison de poser aux religions des questions sur la tolérance, la liberté religieuse et les guerres de religions — mais à condition de s'inclure elles-mêmes, et à égalité, dans le dispositif problématique qu'elles dégagent. Car la Raison des Lumières, elle aussi, quand on l'approfondit, est une des idées possibles de l'Absolu, de la Divinité, en concurrence avec toutes les autres.

.........................



No hay comentarios:

Publicar un comentario