La Grèce : naissance et mort de la démocratie.
par Christian Vanneste
La démocratie est née en Grèce. Elle risque bien d’y mourir aussi. Les Grecs de l’antiquité ont inventé la politique et les trois concepts dont on s’est servi pendant longtemps pour désigner les différents régimes : monarchie, aristocratie, démocratie.
Ce dernier mot correspondait aux cités où la majorité du peuple détenait le pouvoir. Bien sûr, ni les femmes, ni les enfants, ni les esclaves, ni a fortiori les étrangers ne constituaient ce peuple de citoyens mâles et adultes. Le mot est demeuré pour appeler les démocraties modernes dont le périmètre s’est élargi autour du même principe.
On peut remarquer toutefois que dans les discours politiciens le terme, latin, de république a pris l’avantage. La démocratie libérale s’opposait au totalitarisme. Les peuples du monde libre qui pouvaient librement choisir leurs dirigeants résistaient aux dictatures communistes qui avaient le toupet de se qualifier de démocraties populaires.
Aujourd’hui, la République est invoquée pour souligner que nos sociétés reposent sur des « valeurs » plus que sur la volonté populaire. Cette préférence n’est pas innocente. Elle a pour but de disqualifier des idées qui, même soutenues par une majorité du peuple, ne seraient pas compatibles avec les valeurs républicaines.
Qu’une démocratie libérale soit nécessairement un Etat de droit est une évidence. Mais aujourd’hui la « dérive républicaine » est préoccupante. Elle apparaît clairement dans l’emploi systématiquement péjoratif du mot « populisme ». La république qu’on proclame se méfie manifestement du peuple.
C’est encore un mot grec qui apporte la solution. Le pouvoir dans nos démocraties est confisqué par des oligarchies, par le gouvernement de quelques-uns, qui ne sont pas forcément les meilleurs (Aristoi ).
C’est encore un mot grec qui apporte la solution. Le pouvoir dans nos démocraties est confisqué par des oligarchies, par le gouvernement de quelques-uns, qui ne sont pas forcément les meilleurs (Aristoi ).
Le vote grec en faveur de Syriza illustre cette évolution. Ce parti d’extrême-gauche a pu former un gouvernement en s’alliant avec une formation bien à droite, les Grecs Indépendants. 149 députés du premier avec les 13 de la seconde dépassent la barre de la moitié du Parlement de 300 membres.
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