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sábado, 31 de mayo de 2014

Mercredi 28 mai 2014 : le Grand-Orient de France organisait son 1er forum des Obédiences maçonniques libérales et adogmatiques de l’Union Européenne







Mercredi 28 mai 2014 : le Grand-Orient de France organisait son 1er forum des Obédiences maçonniques libérales et adogmatiques de l’Union Européenne au Temple Arthur Groussier Hôtel du Grand Orient de France 16 rue Cadet. L’introducteur de la séance, dénonçant l’imminence d’ « une régression identitaire », a souligné la nécessité de faire un débat sur les élections européennes du dimanche 26 mai. L’affluence dans la salle confirmait l’urgence de cette réunion, a-t-il indiqué ensuite, précisant qu’en ces « temps sombres, [il convient] d’apporter de la lumière ». Vingt-huit obédiences s’étaient rassemblées au siège parisien, comprenant plusieurs membres de loges de l’étranger, de loges de France[1] et ceux qu’ils appellent des profanes, les non-initiés – tel l’auteur de cet article. La séance se déroulait en deux temps : le premier se composait de trois interventions sur des thèmes précis (les droits des femmes et leur présence à l’échelle européenne, la question de l’immigration en Europe et l’état de l’Union Européenne en regard du scrutin européen venant d’être voté), le deuxième d’interventions des maçons présents dans l’assemblée qui devaient soulever des problématiques sur l’Union Européenne.

Les conférences

La première intervenante, maçonne grecque, a insisté sur la présence trop discrète des femmes au sein de l’Union Européenne ; a été avancé le nombre de 33 % de femmes présentes à la Commission européenne et cinq présidentes seulement à la tête des pays membres. Le rejet du rapport Estrela, cause des pressions de la droite et l’extrême-droite et les « régressions » de l’Espagne vis-à-vis des lois en relation avec l’IVG ont été dénoncées avec vigueur. Une solution a été proposée : la création d’une charte pour le droit des femmes, afin que la vision « progressiste » soit établie à l’échelle européenne ; tout pays voulant entrer dans l’Union devra adopter celle-ci pour y être intégré favorablement.

Le deuxième intervenant, est revenu sur les questions d’immigration dans l’Union Européenne ; cette question a été le vecteur majeur de la campagne électorale, a-t-il indiqué, soulignant que l’immigration extra-européenne se fondait sur un dumping-social[2] qui favoriserait le vote extrémiste. Il a insisté ensuite sur ses problèmes à l’échelle intra-européenne, indiquant que d’importants fonds financiers étaient disponibles en faveur de l’intégration des populations roms et qu’ils ne sont pas mis en œuvre comme il conviendrait[3]. Enfin, la récession du droit d’asile a été jugée inacceptable et les modalités de régulation de l’immigration clandestine, comme le dispositif FRONTEX, désormais inefficace. La solution avancée : redéfinir une politique de coproductions entre pays du nord et pays du sud et non une affiliation de uns sur les autres : « Les hommes sont dans une maison commune : la planète Terre. Il faut que chacun puisse y vivre dans la dignité. L’immigration n’est pas un fléau si elle est pensée en termes humanistes ».

Le troisième intervenant s’est interrogé sur l’Etat de l’Union Européenne à l’heure actuelle ; les critères de création de l’Union Européenne partageaient certaines valeurs avec la Franc-Maçonnerie (« Fraternité, humanisme,… ») que le vote Front National a remis en cause ; « une certaine vision de l’Europe est morte ce dimanche dans les urnes. Nous sommes renvoyés à notre devoir d’imaginer notre Europe » dira le Grand Maître Daniel Keller dans sa conclusion. La constitution de groupes de travail dans les loges maçonniques pour réfléchir sur les questions européennes, la création de forums pour rassembler les loges et proposer de nouveaux projets, ont été les solutions indiquées pour « redéfinir une Europe humaniste »[4].

La deuxième partie du débat a proposé une interrogation sur les facteurs de causalité de cet ‘’échec régressif’’ cristallisé par le vote frontiste et les solutions mises en œuvre pour recréer une « Europe humaniste ».

Les « lobbys catholiques » en défaveur de l’Europe humaniste maçonne

Il convenait avant tout d’opérer une «reconquête étique et idéologique[LC1] (et de contre-offensive, a souligné un membre dans l’assemblée) » en faveur des valeurs de la République. Ré-intéresser le citoyen français, trop autocentré sur ses problèmes internes[5], aux questions européennes est une nécessité ; il faudra faire preuve de pédagogie, notamment dans les médias. Et l’introducteur de séance de souligner l’inanité de l’article de l’un de ses « confrères du Point », qui a prêché l’abstention au cours de l’un de ses articles.

Lors du débat, beaucoup de membres des loges présents ont dénoncé l’importance du ‘’lobbysme catholique’’, d’une influence certes moins prégnante (sic) depuis la mise en vigueur de l’article 17 du Traité de Lisbonne[6] qui élève le ‘’dialogue’’ avec les autorités religieuses au statut d’obligation juridique. Ont été dénoncés d’influence majeure l’Opus Dei et les groupes religieux (notamment les Orthodoxes) qui interviendraient de façon trop forte sur les questions des droits des femmes, bioéthiques et en rapport avec la « mort dans la dignité ». Si un maçon intervenait et dénonçait un anathème passéiste, un autre fulminait : « comment se fait-il qu’un lobby catholique puisque encore s’exercer au sein d’une France qui se déchristianise de jour en jour ? ». Enfin, d’autres reprochaient aux catholiques de s’être accaparés la question des « droits de l’enfant » et, en le dissociant des droits de l’Homme, de l’avoir retourné en leur faveur – il devient une sorte de postulat intouchable auquel il est difficile de répondre. Une solution a été proposée : il va falloir bientôt « mettre la main à la poche » pour se constituer un véritable « bureau de lobbying ».

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