par Christian Vanneste
Involontairement complice du système, l’UMP détourne l’attention au lendemain des Européennes. Le parti socialiste perd ses électeurs mais demeure. A sa droite, il y a un paradoxe : il y a des électeurs fidèles à un parti qui n’en est pas un. Depuis des lustres, les électeurs de droite modérée, plutôt conservateurs, votent pour le grand parti de centre-droit.
Lorsqu’il y en avait deux, les traditions locales, l’image des personnalités, les inflexions sécuritaire, libérale, nationale ou européenne donnaient l’avantage à l’UDF ou au RPR.
Lorsque l’unité s’est faite au sein de l’UMP avec l’organisation du second et les orientations politiques de la première, la majorité des électeurs a constamment apporté son soutien de façon un peu pavlovienne au candidat qui se réclamait des trois lettres magiques.
Le parti est alors devenu une firme, une machine à gagner les élections, à soutenir des candidats, à organiser des campagnes et à collecter des fonds.
Les projets, les valeurs, les idées ont été évacués parce que superflus en dehors des slogans de campagne adaptés aux résultats des sondages. La marque suffisait.
Chirac était passé d’un patriotisme exigeant à un consensus humaniste ( humaniste est l’auréole élégante sur les têtes vides de pensée politique). Sarkozy pouvait faire campagne à droite et gouverner ensuite sous le signe de l’ouverture à gauche, la maison était d’autant plus ouverte aux sensibilités que celles-ci avaient disparu au profit des profils de carrière.
L’UMP était devenue une coquille vide, mais les électeurs étaient toujours là comme si le mépris dans lequel on les tenait n’altérait pas leur foi.
Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils ne se débandent pas et fourbissent leurs armes pour la fois suivante.
Après les municipales perdues de 2008, celles de 2014 sont gagnées comme jamais. Aucune défaite de l’UMP n’a eu l’ampleur de 1993 pour le PS aux législatives, de 2014 pour les municipales ou de 2002 pour la présidentielle.
La perte des Régions a été due au refus des dirigeants d’une alliance avec le Front National, non à l’effondrement de l’électorat.
Ce refus de tout rapprochement avait des motivations historiques jusque dans les années 80. La disparition de la génération de la guerre a effacé ce motif. Il reste le poids des groupes de pression et les calculs électoraux, des deux côtés d’ailleurs.
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