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domingo, 3 de noviembre de 2013

Loin du pamphlet contre l’immigration que décrivent ses détracteurs, le nouvel ouvrage de Finkielraut procède avant tout d’une salutaire prise en compte du réel.


Finkielkraut : son plaidoyer pour la France



L’identité malheureuse, Stock, 240 pages, 19,50 €

Identité. Loin du pamphlet contre l’immigration que décrivent ses détracteurs, le nouvel ouvrage du philosophe procède avant tout d’une salutaire prise en compte du réel.

Cachez cette identité que je ne saurais voir… Du moins cette identité française. Depuis la concertation lancée sur ce sujet par Éric Besson, en 2009 — et les débats, maladroits ou biaisés, qui ont suivi —, la notion d’identité nationale, « chimère assassine », est taboue et le mot même d’identité, « rance, moisi, fatal », est frappé d’interdiction. Mais les faits sont têtus. Chaque semaine ou presque, l’actualité, de Lampedusa aux campements roms en passant par le port du voile islamique, impose ces questions d’immigration, de frontière et de “vivre-ensemble”. C’est à cette notion pour le moins délicate qu’est consacré le dernier ouvrage d’Alain Finkielkraut, l’Identité malheureuse.

Philosophe, romancier, essayiste, l’auteur est passé du statut d’intellectuel soixante-huitard à celui de “néoréac” (lire notre encadré). Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Marqué par les figures de Levinas, de Hannah Arendt, de Tocqueville ou de Kundera, l’auteur l’avoue : « Je ne pensais pas plus à la France qu’à l’air que je respirais », mais « j’ai été renvoyé à mon identité par ceux qui, de plus en plus nombreux, déclarent leur hostilité au pays d’accueil et par le défi à nos valeurs que représentent leurs références et leurs usages ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sociologues, journalistes, écrivains, invités des radios ou des plateaux télé, ses détracteurs se sont déchaînés. « Incitation à la haine raciale », « citations de khâgneux enrobant une pensée lepénisée », « défaite de la pensée » (le titre d’un de ses ouvrages)… L’auteur promeut « la pensée Brignoles » — allusion à la victoire du Front national dans une cantonale partielle. Il « justifie la vomissure raciste », estime même le journaliste de gauche Claude Askolovitch…

Pourquoi tant de haine ? Que dit l’auteur ? Il explique notamment que « dans une Europe qui n’a plus les moyens de maîtriser les flux migratoires et qui est devenue […] un “continent d’immigration malgré lui”, la France a changé, la vie a changé, le changement lui-même a changé. Il était une opération de la volonté, voici qu’il se produit sans que personne ne le programme ». Et ce qui se produit, « ce mouvement irrésistible de recomposition et de repeuplement du monde, c’est la crise de l’intégration ».

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