Il reste au Président Hollande
son statut légal et… c’est tout !
par Christian Vanneste
La ficelle est un peu grosse, mais il est vrai que la taille est une condition du succès.
Alors que le mécontentement vire à la fronde, que les torrents de protestations et de revendications convergent pour former un fleuve auquel le pouvoir actuel ne semble plus en mesure de résister, celui-ci use d’une vieille méthode qui a fait ses preuves.
Il faut un bouc émissaire et le ministre de l’Intérieur l’a nommé : « l’extrême-droite qui n’aime pas la France ».
Le jeu se déroule en trois temps :
- D’abord, le Président profite des commémorations pour réinvestir sa fonction symbolique et revêt à cette occasion le vêtement sacré du Chef de l’État, la personne à laquelle on ne touche pas sauf pour guérir des écrouelles. En République, ce sacré est devenu laïque, mais il se déploie néanmoins dans les rites, notamment consacrés au culte de la patrie.
- Lorsque l’inévitable se produit, que des profanateurs commettent le sacrilège de perturber le rite et d’insulter le symbole vivant, alors le discours de diabolisation intervient et constitue la seconde étape. L’excommunication républicaine tombe : de tels comportements rejettent leurs auteurs hors de la communauté républicaine. Cet anathème est efficace et redoutable : il fait naître une réprobation d’une grande partie de la communauté, notamment lorsqu’on rappelle à juste titre que le 11 novembre est un hommage aux centaines de milliers de morts pour la France. Il exclut et isole.
- C’est alors que s’ouvre le troisième chapitre, celui de l’amalgame qui permet de propager la condamnation de proche en proche, d’englober, à partir d’une poignée de manifestants mal inspirés, les vrais adversaires que le simple bon sens doit tenir à l’écart de pareils débordements : le Front national, dont, semble-t-il, des membres ont été interpellés préventivement, dans une action de police plus que de droit et les opposants au mariage unisexe qui n’ont toujours pas déposé les armes.
No hay comentarios:
Publicar un comentario