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miércoles, 9 de octubre de 2013

Le but n´est pas d’abord de changer la société, mais de permettre à chacun de se sanctifier


Vivre dans le futur : 
la maladie de l’homme moderne

par Grégor Puppinck, 
directeur de l’European Centre for Law and Justice (ECLJ)

Le XXe siècle a été celui de la faillite des idéologies « du progrès », mais aussi de la pensée démocrate-chrétienne. Heureusement, affirme Gregor Puppinck, directeur de l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) : le chrétien ne doit pas vivre dans un futur hypothétique mais dans l’« ici et maintenant » du secours à porter à son prochain.

Combien de fois entendons-nous : face aux changements du monde moderne, face à toutes les idéologies visant à changer la société, les chrétiens demeurent dans la situation bête du refus, de la vaine opposition ; ces chrétiens se reprochent alors, avec frustration et un petit sentiment d’infériorité, de ne plus avoir de projet, d’être à sec : plus de vision de l’avenir, plus de vocation. Quels projets, quelle société avons-nous à proposer ? Le peuple s’éloignerait-il d’une Église qui n’aurait plus rien de neuf à proposer ? Les chrétiens seraient expulsés de l’histoire et condamnés à protester contre les progrès et les changements, comme un chien qui aboie au bord de la route sur les voitures qui passent. Nous serions en panne… tant mieux !

Depuis l’époque moderne, les philosophes élaborent des projets de société. Au XXe siècle, les peuples ont été embarqués dans les projets socialistes, communistes et fascistes. Ces projets promettaientun monde nouveau, meilleur. À chaque fois, il s’agit de projections intellectuelles dans l’avenir, d’imagination d’un monde futur, tant et si bien que l’homme moderne ne vit plus que dans le futur. Ayant rejeté le passé, il est en perpétuelleprojection de lui-même. Il doit habiter le futur, avoir des projets, accomplir les promesses duprogrès.

La faillite de la pensée démocrate-chrétienne

Face à aux idéologies des deux derniers siècles, les catholiques ont d’abord répondu en réaffirmant la royauté sociale du Christ hic et nunc, ici et maintenant, puis ils ont adopté sa version édulcorée et laïcisée : la pensée démocrate-chrétienne. Cette pensée n’était plus une affirmation de foi, mais un projet politique tendant à réconcilier le catholicisme et la modernité, en modernisant le premier, et en christianisant la seconde. Ce projet politique temporel était une contre-idéologie visant à concurrencer les socialismes et fascismes. 

Les opuscules Christianisme et Démocratie et Les Droits de l’homme ont été rédigés par Jacques Maritain en Amérique pendant la Guerre pour contrer les propagandes nazies et communistes. Le second a même été rédigé à la demande du gouvernement américain. Il fallait gagner les imaginations, les aspirations et les consciences politiques des personnes pour instaurer, de façon démocratique, une royauté sociale du Christ. Le respect des droits de l’homme aurait été un moyen de respecter concrètement les droits de Dieu car, en respectant l’homme, c’est Dieu qui aurait été ultimement respecté et honoré.

En adhérant à ce projet démocrate-chrétien, les catholiques se sont eux aussi projetés dans l’avenir. C’était la grande époque de l’action sociale, du rêve de construction d’un monde meilleur, sur terre. Ce projet était séduisant, mais il supposait pour perdurer que la société partage une certaine conception de l’homme dont on sait à présent qu’elle ne peut être connue et reconnue que grâce à la religion catholique. L’homme coupé de Dieu ne peut pas se connaître et se respecter lui-même. L’échec de la plupart des partis de démocratie-chrétienne est connu, leur faillite politique n’a fait qu’accompagner leur faillite morale consommée par trop de compromissions, telle que la fatale acceptation de l’avortement.

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