La Grande-Bretagne et l’Australie autorisent les avortements motivés par le sexe de l’enfant. Mais que font les féministes ?
par Olivier Bault
La British Medical Association (BMA) a indiqué aux médecins britanniques qu’« il peut y avoir des circonstances où l’interruption de la grossesse sur la base du sexe du fœtus est légale ». Dans les conseils délivrés par l’association, il est précisé qu’« il est normalement contraire à l’éthique d’interrompre une grossesse uniquement en raison du sexe du fœtus » mais que « les vues de la femme enceinte sur les conséquences du sexe du fœtus sur sa situation et sur celle de ses enfants existants doivent toutefois être prises en considération. Dans certaines circonstances, les médecins peuvent arriver à la conclusion que ces conséquences sont suffisamment grave pour justifier légalement et éthiquement une interruption ».
Ces nouvelles directives font suite à la décision du procureur général (DPP) anglais d’abandonner les poursuites contre deux médecins qui avaient été filmés en caméra cachée par le Telegraph alors qu’ils acceptaient de procéder à des avortements en raison du sexe de l’enfant. Si des députés britanniques ont été scandalisés par cette décision, la loi britannique sur l’avortement n’interdit pas expressément les IVG motivées par le sexe de l’enfant et la limite tardive pour les avortements à la demande permet aux parents de connaître le sexe de leur enfant bien avant la fin du délai légal pour se faire avorter sans raison médicale. La Grande-Bretagne autorise en effet les avortements jusqu’à la 24e semaine de grossesse, ce qui est le délai le plus tardif autorisé en Europe et alors que dans d’autres pays on arrive même à sauver certains enfants prématurés nés à la 24e semaine de grossesse.
En théorie, il s’agit d’avortements réalisés pour préserver la santé mentale de la mère mais les statistiques britanniques montrent que la quasi-totalité des plus de deux cent mille avortements annuels réalisés chaque année dans le pays le sont en raison de la situation socio-économique de la mère ou des parents. Une situation censée faire peser des risques sur la santé mentale de la mère, de même qu’aujourd’hui le sexe de l’enfant est reconnu comme pouvant affecter la santé mentale de la famille de l’enfant conçu.
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