Napoléon dans la steppe russe
Au-delà de la légende et de la propagande, une réalité s’impose : c’est Napoléon qui s’est vaincu lui-même. Et la Berezina ne fut pas une bérézina…
Le 24 juin 1812, à la tête d’une armée dite “des vingt nations”, soit environ 600 000 hommes, Napoléon franchit le Niémen pour aller attaquer les forces du tsar Alexandre. Rien ne se passera comme il l’avait prévu. Il manoeuvre avec une armée principale, essentiellement française, forte de 250 000 soldats et trois maréchaux, Davout, Ney et Oudinot, renforcée pour les opérations subalternes de deux armées auxiliaires, l’une de 80 000 hommes, italiens et bavarois, sous le commandement du vice-roi d’Italie Eugène de Beauharnais, l’autre de 70 000 combattants, surtout allemands, commandée par le frère de l’Empereur, Jérôme, roi de Westphalie. À l’aile gauche le corps prussien de Yorck, et à l’aile droite les 30 000 Autrichiens de Schwarzenberg.
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Qui a vaincu Napoléon ? La tactique de la terre brûlée ? les cosaques ? le froid ? les paysans ? En réalité c’est Napoléon lui-même, qui n’a pas su s’arrêter à Smolensk, qui a marché sur Moscou au lieu de Saint-Pétersbourg et a quitté Moscou trop tard. Est-il pour autant vaincu ? Il n’a pas essuyé de défaites. Dans sa pensée, il peut espérer faire du Niémen, ou, à défaut, de la Vistule, une barrière destinée à contenir l’offensive russe. Il peut lever une nouvelle armée, tant les ressources en hommes de la France sont encore grandes.
L’échec de la campagne de Russie n’est pas, comme le croit Talleyrand, « le commencement de la fin ». Mais les nouvelles venues d’Espagne, ce second front, sont mauvaises. La défection du corps prussien annonce une réaction nationale en Allemagne et les ports de l’Europe du Nord s’ouvrent à nouveau au commerce anglais. Au début de 1813, le grand Empire vacille sur ses bases.
À lire
L’Effroyable Tragédie, de Marie-Pierre Rey, Flammarion, 400 pages, 24 €.
1812, de Jean-Joël Brégeon, Perrin, 422 pages, 24,50 €.
Napoléon et la campagne de Russie, de Jacques-Olivier Boudon, Armand Collin, 334 pages, 23,40 €.
Le Choc des empires, de Charles Zorgbibe, de Fallois, 400 pages, 24 €.
La Campagne de Russie, du comte de Ségur, préface de Jean Tulard, France-Empire, 308 pages, 22 €.
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