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lunes, 12 de enero de 2015

L’humilité en réfrénant orgueil et ego, prépare le sol du cœur à être arrosée par la grâce de Dieu.


Jean Paul et Benoît aussi étaient humbles

Par David G.Bonagura


Dès sa première apparition dans le monde, l’humilité du pape François a été immédiatement étalée. Dans les bientôt deux ans depuis son élection, sa préférence pour la simplicité plutôt que pour l’élégance, analysée aussi bien par ses partisans que par ses détracteurs, est devenue une partie et le lot du paysage courant de Rome.

Mais le style que préfère François signifie-t-il que ses prédécesseurs manquaient d’humilité ? Un écrivain, mettant en contraste les approches de Jean-Paul et de Benoît avec celle de François, semble le penser : Il est impossible de nier la fraîcheur et le naturel révolutionnaires de son attitude ; humble, réceptif, même désinvolte. La pompe a disparu et, avec elle, l’atmosphère de jugement fracassant. Si les règles n’ont pas été réécrites, elles ressemblent moins à des matraques que dans le passé. François ne se tient pas au-dessus, en autocrate avec toutes les réponses. Il s’abaisse à un niveau où des questions peuvent être posées, des conversations amorcées, des désaccords articulés.

Laissant de côté d’immédiats contre exemples – comme l’aisance de Jean Paul avec les gens de toute origine, ou les sessions que Benoit organisait librement et courtoisement avec de jeunes enfants comme avec le clergé – et avant d’examiner l’opinion spécifique de l’écrivain, il est important de comprendre, d’abord, ce qu’est l’humilité ; et, deuxièmement, comment le détenteur du trône le plus ancien et le plus en vue du monde peut être considéré comme humble.

Humilité et son adjectif humble dérive du latin humus, qui signifie terre, pays, sol. Celui qui est humi est sur le sol, c’est-à-dire est abaissé dans son estimation de lui-même et dans ses relations avec les autres. Pour saint Thomas d’Aquin l’humilité « concerne principalement la soumission de l’homme à Dieu pour l’amour duquel il s’abaisse lui-même en se soumettant aux autres ». L’humilité peut être manifestée de plusieurs façons. Elle est considérée comme la base des vertus théologales foi, espérance et charité, car, en réfrénant orgueil et ego, elle prépare le sol du cœur à être arrosée par la grâce de Dieu.

D’un point de vue humain, il n’y a pas de personnalité religieuse plus puissante que le pape. Il est le monarque qui gouverne tous les catholiques sans être soumis au veto d’autre personne ou fonction. Il détient le pouvoir d’enseigner infailliblement, d’ordonner, de désigner ou de démettre les évêques, d’imposer des obligations religieuses au fidèle, d’excommunier, d’exonérer, de pardonner. Ces pouvoirs sont des outils qui le rendent capable d’assurer son obligation première : conduire le peuple de Dieu au salut. Mais le pape n’est pas Dieu, et il y a des limites à son autorité. Ses paroles et ses actes sont liées à l’Ecriture Sainte et à la Sainte Tradition. Il ne peut renverser la loi divine. Il ne peut pas enseigner infailliblement sauf dans des circonstances très limitées sur des matières et des sujets très limités. Et même s’il n’est pas lié, de jure, par les innombrables coutumes et traditions créées par les hommes et qui entourent sa fonction, il se soumet volontairement à ces limites quotidiennement ; le vêtement blanc, la résidence au Vatican, les voyages, et les audiences ne sont qu’une petite partie des attentes courantes (cela n’a pas toujours été le cas d’aucune d’entre elles) auxquelles le pape est de facto contraint d’obéir.

Etant donné son autorité sans limites et qui est entièrement limitée par des attentes très spécifiques, comment un pape peut-il être humble ? Fidèle à la définition, il doit se soumettre lui-même, dans la liberté et avec docilité, aux exigences de Dieu et de sa fonction. Il peut ne pas être à l’aise avec certaines d’entre elles ou avec toutes – depuis le fait d’être le visage du catholicisme jusqu’à celui d’émettre des décrets disciplinaires – pourtant il les accepte volontairement et les assure au mieux de ses capacités. S’il refusait les tâches essentielles de la papauté, il ne se conduirait pas avec humilité.

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